En France, un soutien écrasant aux exploitants agricoles

L’Europe de l’Ouest a, elle aussi, été secouée la semaine dernière par des protestations, notamment en Espagne, en Grèce, en Italie et en France. Dans tous ces pays, une forte majorité de la population soutient ses producteurs agricoles. Pour la France, un sondage effectué les 20 et 21 février pour Le Figaro montre que 91 % du public soutient les protestations, 85 % tiennent le gouvernement pour responsable de la crise, 90 % estiment que la responsabilité de l’Union européenne est importante, et 92 %, celle de la grande distribution. A la question de savoir si les mesures prises par le gouvernement sont suffisantes, près de 70 % ont répondu non.

Au Salon de l’Agriculture, le président Macron lui-même a dû affronter la colère des agriculteurs de plus près qu’il ne l’aurait souhaité. L’ouverture des portes au public a dû être retardée pour permettre au chef de l’Etat de sortir de la salle où il s’était retranché…

Le mouvement Solidarité & Progrès, dirigé par Jacques Cheminade, était bien entendu présent au Salon. Les militants y ont distribué un tract intitulé « Vivre, justement et dignement : Priorité au revenu des agriculteurs sur le réarmement ! », qui commence ainsi : « En se battant pour nous nourrir, les agriculteurs se battent pour notre vie. Tout simplement. C’est pourquoi nous soutenons totalement leur combat.

« Vous autres, agriculteurs, avez compris que les concessions du gouvernement, même si elles sont tenues et provisoirement utiles, vous seront reprises par l’inflation ou par la force. C’est le système de l’argent fou et de l’économie de guerre qui nous détruit, avec la complicité active de l’UE, de nos responsables nationaux et de notre haute administration. C’est donc le système qu’il faut changer. »

S&P propose quelques mesures pour sortir du piège financier, dont :

  1. Assurer à chaque agriculteur un juste prix de parité, pas un prix minimum ou un prix plancher, mais un prix qui lui permette de vivre dignement et justement en finançant ses investissements sans être étranglé par ses créanciers. Exemple : 650 euros pour 1000 litres de lait !
  2. Planifier les volumes de production à ce juste prix, en les protégeant des spéculations de ceux qui en ont les moyens.
  3. Multiplier les circuits courts pour couper les ailes aux vautours financiers. Priorité aux productions locales dans les cantines.
  4. N’importer que des produits soumis aux mêmes normes que les nôtres au sein de l’Union européenne et en dehors. (…)
  5. Organiser un moratoire et une restructuration de la dette des agriculteurs. Exemple : les tracteurs doivent appartenir réellement aux agriculteurs, pas, de fait, aux banques qui les étranglent. »

S&P souligne aussi la nécessité d’« Unir les intérêts des producteurs et des consommateurs, qui coïncident naturellement, contre les profiteurs financiers, qui divisent pour piller ». (Voir aussi ici.)

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