Tentatives anglo-américaines de sauver le système : ira-t-on jusqu’à un « incendie du Reichstag » ?

Encore une fois, la « fonction d’effondrement typique » de Lyndon LaRouche aide à comprendre les événements de la semaine dernière. Les élites occidentales manœuvrent dans les limites des contraintes d’un système financier qui s’effondre, ce qui les oblige à la fois à intensifier les crises au niveau mondial et à désindustrialiser leurs propres économies. Les tensions se sont aggravées suite à la possibilité, évoquée par le président Emmanuel Macron et le ministre britannique des Affaires étrangères David Cameron, d’envoyer des troupes (de pays membres de l’OTAN) en Ukraine. En réponse, le Kremlin a rappelé que la Russie est une puissance nucléaire et annoncé des manœuvres nucléaires tactiques près de la frontière avec l’Ukraine.

Se conformant à la courbe supérieure de la « fonction » de LaRouche, le Trésor américain et la Réserve fédérale essaient de gérer une dette publique ingérable, qui devrait augmenter cette année d’un montant net de 2500 milliards de dollars, soit plus que l’ensemble de la dette publique allemande, la troisième économie mondiale en termes de PIB. Pour limiter cette hausse, le Trésor a annoncé un programme de rachat de ses propres obligations, en escomptant que la nouvelle dette émise coûtera moins cher que l’ancienne — autrement dit, que les taux de la Réserve fédérale baisseront. Cela signifie que le casino financier, dopé par les nouvelles liquidités, sera à nouveau en expansion, c’est-à-dire que l’écart entre la courbe des agrégats financiers et celle de l’économie réelle (de facto, plate) va se creuser.

Dans un monde où le mot « durable » est sur toutes les lèvres et figure dans toutes les propositions politiques, on s’étonne que les autorités financières et les décideurs ne voient pas que le système financier n’est en aucun cas durable. Au lieu de prendre la décision courageuse de fermer Wall Street et son casino de produits dérivés en adoptant une réforme bancaire de type Glass-Steagall, ils aggravent la situation en poussant à la désindustrialisation verte et à l’affrontement avec la Russie, la Chine, les BRICS et le Sud global, dans l’espoir illusoire de stopper leur croissance tout en maintenant leur propre hégémonie.

Toutefois, l’un des flancs présente déjà de grosses fissures. Une part croissante de la population américaine soutient les manifestations étudiantes contre les atrocités commises en Palestine, amplifiées par la récente décision de Washington de fournir davantage d’armes à un gouvernement israélien, accusé de génocide par la plupart des nations du monde (voir ci-dessous). Le sénateur Bernie Sanders, qui soutient fermement le Président actuel, bien que se disant socialiste, a averti la semaine dernière que Joe Biden risque de devenir « un nouveau Lyndon Johnson », forcé de renoncer à briguer un second mandat à cause des répercussions de sa politique de guerre.

L’avenir promet d’être rude. L’establishment transatlantique semble prêt à provoquer un incident du type « incendie du Reichstag » pour justifier un état d’urgence et une répression encore plus dure de toute opposition. C’est ce qu’on peut déduire d’un article paru dans le Financial Times du 5 mai, mettant en garde contre « des agents du Kremlin qui préparent des attentats à la bombe et des incendies criminels clandestins, ainsi que des attaques contre les infrastructures » des pays de l’OTAN. Des avertissements similaires ont été lancés par l’Institut royal des Affaires internationales House et le Royal United Service Institute, tous deux spécialistes des récits inventés de toutes pièces pour servir la cause de la géopolitique impériale britannique.

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