Un vrai ou un faux « plan Mattei » pour l’Afrique ?

Le 29 janvier à Rome s’est ouverte la « Conférence Italie-Afrique » en vue de lancer, enfin, le « plan Mattei » (du nom du dirigeant politique Enrico Mattei) du gouvernement italien. Toutefois, un titre plus approprié pour l’événement aurait été « Conférence UE-Italie-Afrique », puisque la Première ministre Meloni et son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani avaient invité l’ensemble de la direction européenne : Ursula von der Leyen, Charles Michel et la présidente du Parlement de Strasbourg, Roberta Metsola. Tous trois ont pris la parole lors de la session plénière, mais seulement deux membres du gouvernement italien et deux dirigeants africains, bien que 25 chefs d’Etat et de gouvernement africains étaient présents. « Nous aurions préféré que vous nous consultiez » sur la mise en œuvre de ce plan, a commenté laconiquement le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki.

En gros, le plan Mattei est plutôt décevant. Malgré les habituelles références aux investissements, au développement, aux infrastructures, etc., les seuls projets concrets mentionnés concernent l’énergie « durable » que l’Afrique pourrait fournir à l’UE via l’Italie, et des programmes agricoles « durables » pour les pays africains eux-mêmes. Autrement dit, il s’agit d’un moyen indirect d’étendre le Green Deal de Bruxelles à l’Afrique.

Un aspect positif, toutefois : l’EIR a appris que les responsables de la prochaine étape de ce « Plan Mattei », c’est-à-dire les comités censés examiner conjointement les projets à financer, ont reçu pour examen le projet Transaqua, un gigantesque chantier d’infrastructure destiné à apporter de l’eau, de l’électricité, des moyens de transport et de la production alimentaire à toute l’Afrique centrale. La base du projet, comme nos lecteurs le savent, consiste à transférer l’eau abondante (et autrement gaspillée) du bassin du Congo vers le bassin du lac Tchad (voir AS 36/23).

A l’occasion de la conférence, le Quotidiano del Sud a publié le 29 janvier un article d’Ercole Incalza, ancien fonctionnaire collaborant avec l’entreprise Bonifica, détentrice de la marque Transaqua, qui incite le gouvernement italien à étudier ce projet. Il est vrai que l’adoption de Transaqua permettra de juger si la proposition de Giorgia Meloni pour développer l’Afrique « dans un esprit non prédateur » est sincère ou pas.

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