Les négociations sur Gaza se poursuivent, mais Netanyahou n’en arrête pas pour autant le carnage

D’intenses négociations sont en cours pour parvenir à un accord entre Israël et la Palestine sur un cessez-le-feu au moins temporaire, permettant la libération progressive des otages enlevés par le Hamas et des échanges de prisonniers. La partie palestinienne, pour laquelle le Qatar et l’Égypte servent de médiateurs, tient à ce qu’Israël s’engage à mettre fin à la guerre et à retirer ses troupes de Gaza, ce que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, refuse catégoriquement. Il a déclaré à nouveau le 24 février que les forces israéliennes poursuivraient leur opération militaire contre Rafah, quel que soit le nombre de civils tués, et qu’Israël devait pouvoir contrôler totalement Gaza, aujourd’hui et à l’avenir. Ce qui est évidemment inacceptable pour les Palestiniens.

Néanmoins, différentes sources affirment que des progrès ont été faits au niveau des pourparlers. La démission du Premier ministre palestinien Mohammad Shtayyeh, le 26 février, en vue de permettre une « réforme » de l’OLP, pourrait faire partie des mesures voulues par Washington.

Entre-temps, la misère et la mort continuent leurs ravages à Gaza. La situation y est si dramatique que les agences des Nations unies ont lancé une mobilisation extraordinaire. Une déclaration a été publiée le 21 février par les dirigeants de 18 organisations humanitaires, dont l’OCHA, CARE, l’UNICEF, le PAM et l’OMS. Leur constat est sans appel : « Le système de santé [dans la bande de Gaza] continue d’être systématiquement dégradé, avec des conséquences catastrophiques. (…) Les maladies sont endémiques. La famine menace. L’eau arrive au goutte à goutte. Les infrastructures de base ont été décimées. La production alimentaire est au point mort. Les hôpitaux se sont transformés en champs de bataille. Un million d’enfants sont exposés à des traumatismes quotidiens. »

Ce cri d’alarme a été repris par le secrétaire général de Médecins sans frontières, Christopher Lockyear, dans son témoignage devant le Conseil de sécurité des Nations unies, le 22 février. Avec des détails terrifiants, il a évoqué la situation sur le terrain. Des hôpitaux et des centres de soins, y compris ceux de MSF, ont été bombardés et perquisitionnés, et des membres du personnel arrêtés. L’excuse invoquée, précise-t-il, est que « les installations médicales sont utilisées à des fins militaires, alors que nous n’en avons vu aucune preuve vérifiée de manière indépendante ».

Lockyear a vivement critiqué l’incapacité du Conseil de sécurité des Nations unies à intervenir pour mettre fin au carnage, mais il s’en est surtout pris aux États-Unis : « Nous sommes atterrés par la volonté des États-Unis d’utiliser leur pouvoir, en tant que membre permanent du Conseil, pour entraver les efforts visant à adopter la plus évidente des résolutions : exiger un cessez-le-feu immédiat et durable. Par trois fois, ce Conseil a eu l’occasion de voter pour ce cessez-le-feu qui est si désespérément nécessaire, et par trois fois, les États-Unis ont utilisé leur droit de veto… »

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