Les grands médias américains étouffent l’histoire sur les fuites du Pentagone
La divulgation, au début de ce mois, de documents classifiés provenant du Pentagone a déclenché une recherche frénétique sur la ou les personnes responsables. À la suite du travail de limier effectué par le New York Times, le Washington Post et l’organisation Bellingcat (proche des services de renseignement britanniques), l’auteur présumé de la fuite a été identifié et arrêté. Le fait qu’il s’agisse d’un membre de la Garde nationale, âgé de 21 ans et jouissant d’une haute habilitation de sécurité, a soulevé de nombreuses questions, concernant par exemple son accès à des informations aussi sensibles, ou encore l’authenticité des documents divulgués.
Mais comme pour les cas précédents d’Edward Snowden et de Julian Assange, les médias grand public font tout pour détourner l’attention de la question la plus importante. A savoir : obligera-t-on les responsables des crimes, mensonges et autres méfaits dévoilés à répondre de leurs actes ?
On sait que les récents documents du Pentagone sur la guerre de l’OTAN contre la Russie en Ukraine confirment ce que beaucoup savaient ou du moins soupçonnaient déjà. Par exemple, que des forces spéciales américaines et de l’OTAN sont déjà déployées en Ukraine et que, contrairement au tableau optimiste présenté par les responsables militaires occidentaux, elles doutent fort que les forces russes puissent être vaincues ou délogées des territoires conquis dans l’est de l’Ukraine. Ou encore que les États-Unis continuent d’espionner même leurs alliés, dont le président Zelensky et les membres de son gouvernement, le secrétaire général de l’ONU, etc.
Or, ce sont les lanceurs d’alerte qui sont pris à partie dans les grands médias, confirmant encore une fois la connivence étroite entre agences de renseignement et militaires et la « presse libre ». Un article sur cette forme de guerre hybride visant à protéger ces derniers, a été publié le 7 avril sur Consortium News, sous la plume d’Elizabeth Vos.
On pourrait ajouter à la liste le silence ayant accueilli les révélations de Seymour Hersh sur le rôle de l’administration Biden dans le sabotage des gazoducs Nord Stream (voir AS 7-9/23), ou plus récemment, sur le déploiement d’importantes forces militaires américaines en Pologne et en Roumanie.
Et pendant ce temps, Edward Snowden reste exilé en Russie, et Julian Assange reste détenu dans des conditions inhumaines en Grande-Bretagne, dans l’attente de son extradition vers les États-Unis. Leur crime : avoir dévoilé quelques vérités sur la machine de guerre corrompue des États-Unis et de l’OTAN.