La Chine définit son parcours dans un monde de plus en plus incertain

Le 4 mars, la Chine a entamé les délibérations politiques les plus importantes de l’année avec l’ouverture de ses « deux sessions », c’est-à-dire l’assemblée de ses deux principaux organes législatifs, le Congrès national du peuple (CNP) et la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC). Le rassemblement de cette année est particulièrement important compte tenu de la guerre en Ukraine, du génocide à Gaza et des pressions économiques accrues exercées par les États-Unis et d’autres pays pour limiter la vente de produits de haute technologie à la Chine. Ces dix jours de délibérations portent sur la manière de faire évoluer le monde vers « la communauté d’intérêts partagés » prônée par le président Xi Jinping.

Bien que la plupart des experts ne prennent pas au sérieux la propagande occidentale sur une prétendue débâcle économique chinoise, les mesures hostiles prises par les États-Unis et les pays européens ont eu un impact négatif sur l’économie. Les dirigeants chinois prendront sans doute de nouvelles mesures pour ouvrir l’économie aux investissements étrangers, car certaines entreprises américaines hésitent à accroître leurs activités dans ce pays. Les banques chinoises ont récemment assoupli les conditions de crédit pour certaines catégories d’investissements, qui contribuent aussi au maintien de l’emploi et donc de la stabilité sociale.

Mais le gouvernement chinois se gardera bien d’« ouvrir toutes les portes », compte tenu de l’intention clairement exprimée par le directeur de la CIA, William Burns, de recruter davantage de « ressources humaines » pour effectuer des opérations d’espionnage en Chine. Beijing prendra certainement des contre-mesures pour protéger les données chinoises.

Par ailleurs, les dirigeants continueront de soutenir le progrès dans tous les domaines de la science et de la technologie. Ce dont la Chine se voit privée à cause des restrictions imposées par l’étranger devra être compensé par les talents nationaux.

En matière de politique étrangère, la Chine poursuit des initiatives de paix en Ukraine et en Israël-Palestine. L’envoyé spécial de Beijing, Li Hui, était à Moscou les 2 et 3 mars pour en discuter dans le cadre d’une tournée qui l’a conduit aussi à Bruxelles, en Pologne, en Allemagne, en France et en Ukraine. Discrètement mais efficacement, Beijing propose des approches pour un développement mutuel en Asie du Sud-Ouest. Un nouveau ministre des Affaires étrangères sera probablement nommé lors de l’APN, et il pourrait bien s’agir de Liu Jianchao, qui s’est déjà rendu dans certaines capitales pour se faire mieux connaître de ses homologues.

Enfin, notons que trois jours avant le début des Deux Sessions, le Global Times a consacré un article aux principaux objectifs des délibérations, citant deux experts étrangers, dont Helga Zepp-LaRouche, fondatrice de l’Institut Schiller. Elle a notamment déclaré qu’elle espérait que l’événement « montrera au monde la voie à suivre pour surmonter l’idée erronée selon laquelle un pays ou un groupe de pays doit défendre par tous les moyens ses propres intérêts contre un autre groupe ».

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