Au ministère allemand des Affaires étrangères, la « protection du climat » prime sur la diplomatie

Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères, est visiblement ravie de son choix pour le poste d’envoyée spéciale pour la politique climatique internationale. Il s’agit de la directrice de Greenpeace International, Jennifer Morgan. De nationalité américaine, Mme Morgan a souvent pris part aux campagnes dures et très médiatisées de ce genre d’organisation, se joignant par exemple aux 40 militants de Greenpeace, embarqués l’année dernière sur des kayaks pour protester contre les forages pétroliers de la compagnie Shell.

Mais elle a également joué un rôle éminemment politique et se trouve étroitement liée aux élites financières internationales, ayant représenté Greenpeace au Forum économique mondial de Davos et aux réunions de la Conférence de l’ONU sur le changement climatique, ainsi que dans les médias internationaux. C’est la première fois, comme le note Die Welt, qu’un étranger obtient un poste aussi élevé dans les Affaires étrangères allemandes. D’autres observateurs mettent en garde que sa longue carrière de lobbyiste pour la « mafia écologiste » la rend inapte à un poste au sein du gouvernement, où elle est censée représenter les intérêts de la nation allemande et de ses citoyens au niveau diplomatique.

En tout cas, la nomination de Jennifer Morgan montre clairement l’intention d’Annalena Baerbock de faire de la crise climatique la priorité numéro un de la diplomatie allemande. Dans ce contexte, elle devrait adopter une approche très agressive à l’égard de tout pays ayant une politique différente de la sienne (autrement dit la majeure partie du monde) et des exportateurs de produits soumis à la taxe carbone aux frontières de l’UE. Cette taxe touchera probablement aussi les importations de gaz naturel en provenance de Russie, que les Verts allemands (dont Baerbock était la co-présidente), veulent réduire drastiquement.

Les conflits devraient également se multiplier avec certains voisins immédiats de l’Allemagne en Europe : la France, en raison de sa politique nucléaire, la Pologne et la République tchèque, qui comptent poursuivre l’exploitation du charbon et développer le nucléaire, etc.

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