Allemagne : une candidate verte pro-guerre et choisie par la clique de Davos

Nous vous avions présenté, dans notre dernier numéro, la politique étrangère résolument antirusse et antichinoise prônée par la candidate des Verts allemands au poste de chancelière, Annalena Baerbock. Nous ne sommes pas les seuls à nous inquiéter du ton belliqueux de son programme politique. Dans une analyse pour le mensuel Cicero, le général Erich Vad (cr), ancien conseiller du gouvernement, évoque l’appel du Parti vert à faire adopter « à une majorité qualifiée » (et non plus à l’unanimité) les missions onusiennes, par exemple de maintien de la paix. Motiver ces interventions par la protection des « droits de l’homme » ou du « climat », se traduirait, en l’absence d’objectifs réalistes, par un élargissement des interventions militaires et aussi, avertit le général Vad, par un interventionnisme accru de l’Allemagne à l’échelle mondiale.

Une tribune particulièrement cinglante a été publiée sur RT Deutsch, signée de Gert Ewen Ungar. Pour lui, la réforme du Conseil de sécurité préconisée par les Verts ouvrirait la voie à une agression contre la Russie et la Chine. Ces deux pays « figurent comme un fil rouge dans le projet de programme. Ils constituent le défi établi, le grand sujet d’affrontement, la zone de friction de la politique étrangère des Verts. » Leur programme, poursuit-il, « insuffle l’esprit d’un passé sombre » dans la politique étrangère. C’est une référence claire au nazisme, qui est aussi indirectement visé lorsque l’auteur conclut qu’« une guerre sur deux fronts » est toujours vouée à l’échec.

Selon Ungar, « toute voix donnée aux Verts est un vote pour l’intransigeance en politique étrangère et l’affrontement, en faisant du continent européen un lieu de conflits géopolitiques, et un vote en faveur de la guerre. C’est ce qui ressort de leur projet programmatique. Comme je l’ai dit plus haut, il est porté par un esprit néo-impérial et néoconservateur et par la conviction intransigeante de sa propre supériorité. Rien de bon pour l’Europe ne viendra des Verts. »

On ne sera donc pas surpris d’apprendre qu’Annalena Baer bock a profité des bons offices du Forum de Davos. Comme l’a
révélé Norbert Häring, chroniqueur du Handelsblatt, dans son blog du 20 avril, Mme Baerbock a été formée dans le cadre du programme « Young Global Leaders » du Forum économique mondial, tout comme des centaines d’autres jeunes hommes et femmes ayant accédé à des postes dirigeants au sein de gouvernements et d’autres institutions. C’est ainsi qu’Angela Merkel, la première chancelière originaire de l’ancienne Allemagne de l’Est, fut cooptée dans le premier cycle du programme en 1992, aux côtés « du futur Premier ministre espagnol Aznar, du futur président de la Commission européenne José Manuel Barroso, du futur Premier ministre britannique Tony Blair et de son chancelier de l’Échiquier Gordon Brown, ainsi que du futur président français Nicolas Sarkozy ». Comme le fait remarquer Häring, « soit le Forum avait un bon flair pour détecter ceux capables de s’affirmer, soit le soutien de la
Haute Finance aide considérablement à conquérir des postes haut placés dans le monde politique. »

Annalena Baerbock a participé au programme en 2020. Les heureux élus bénéficient d’une formation de cinq ans, financée par une fondation et des entreprises donatrices. Dans le millésime 2016, on trouve Emmanuel Macron, le responsable de Change.org, Gregor Hackmack (Allemagne), et l’actuel ministre allemand de la Santé Jens Spahn…

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