Vers une coalition pronucléaire en Suisse ?

Un rapport officiel publié à la fin de 2021 prévient que les lumières pourraient s’éteindre en Suisse dès 2025, car la quantité d’électricité produite par les énergies renouvelables (solaire, éolienne et même hydraulique) ne compensera pas la perte liée à la fermeture de toutes les centrales nucléaires. Les perspectives sont également sombres pour la poursuite des importations en provenance de l’Union européenne, en raison de l’absence d’accord avec Bruxelles. Sans parler du fait que le Parti vert suisse exige la fermeture immédiate de la centrale nucléaire de Beznau, construite en 1969.

Face à la grande insécurité énergétique, la direction du parti libéral (PLR), quatrième parti du pays, vient d’adopter une résolution visant à abolir l’interdiction en vigueur de construire de nouvelles centrales nucléaires. Le conseil exécutif du parti n’a pas encore voté sur la proposition. Si elle devait être déposée au Parlement suisse (Conseil national), le PLR pourrait probablement compter sur le soutien de l’Union démocratique du centre (UDC), le parti conservateur le plus important du pays, mais pour atteindre la majorité, il aurait besoin d’une autre formation, peut-être le Parti du centre, le troisième parti. Un débat devrait avoir lieu cet été au Conseil national, suivi le cas échéant par un vote.

Par ailleurs, une nouvelle initiative politique, le Club suisse de l’énergie, ambitionne de recueillir les 100 000 signatures nécessaires à la tenue d’un référendum national sur l’annulation de l’interdiction de construire de nouvelles centrales nucléaires. La présidente du Club, Vanessa Meury, de l’UDC, a annoncé que la demande avait déjà été déposée à la Chancellerie fédérale pour examen préliminaire.

Lors d’un référendum national organisé l’année dernière, la Suisse est devenue le premier pays d’Europe à annuler la loi sur le changement climatique adoptée par le gouvernement, qui était calquée sur celle de l’Union européenne. Une procédure similaire pourrait permettre aux Suisses de créer un précédent en étant les premiers à rejeter les lois antinucléaires, comme celles qui sont en vigueur dans plusieurs pays (Allemagne, Autriche, Espagne, Italie, Suède).

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