Un gouvernement allemand de plus en plus mal en point

Après des semaines de baisse constante dans les sondages, la cote de popularité des trois partis de la coalition gouvernementale réunis ne dépasse pas les 38 %. En contrepartie, le jadis « petit » parti de droite, l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), atteint le score de 19 % dans le dernier sondage réalisé pour la télévision allemande par l’agence Dimap. L’AfD arrive ainsi en deuxième position, derrière les chrétiens-démocrates. Ceci, malgré le battage médiatique l’accusant d’être sous influence de la Russie, de répéter la ligne de Poutine, etc.

Entre-temps, le SPD n’est plus qu’à 17 %, les Verts à 15 % et le FDP à 6 %. La population se sent abandonnée par le gouvernement face au fardeau de l’inflation, aux effets boomerang des sanctions russes sur l’économie allemande et à un approvisionnement énergétique national très incertain. Elle se tourne donc vers un AfD qui fustige la transition énergétique « verte » du gouvernement et appelle à une enquête sur le sabotage du gazoduc Nord Stream et à sa réparation, ainsi qu’à la fin des sanctions contre la Russie. Alors que la moyenne nationale du parti est de 19 %, le taux de popularité dans les Lands de l’Est avoisine les 28 à 30 %.

Tous les autres partis politiques ont juré de ne jamais coopérer avec l’AfD et de tout faire pour empêcher l’élection de ses membres. Mais le 25 juin, pour la première fois, le parti a remporté un important scrutin régional, avec l’élection de Robert Sesselmann au Conseil régional de Sonneberg (Thuringe), avec 53 % des voix. A noter que la ville et le district de Sonneberg ont été parmi les premiers à organiser la vague de manifestations contre le gouvernement de l’automne dernier.

La montée en puissance de l’AfD devrait inciter les autres partis à mieux écouter les préoccupations de la population. Un pas dans cette direction a été fait par Michael Kretschmer, le premier ministre de Saxe et le seul dirigeant chrétien-démocrate à avoir critiqué publiquement et à plusieurs reprises les sanctions contre la Russie. Dans une interview accordée à la chaîne de télévision Welt TV le 26 juin, il a proposé de réparer au plus tôt le gazoduc Nord Stream 1 et a demandé au gouvernement de rendre publiques les informations sur les auteurs de l’attentat.

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