Robert Kennedy Jr. : « La CIA a tué mon oncle »
Près de soixante ans après l’assassinat du président John F. Kennedy (JFK), nombreux sont ceux qui ont accusé la CIA d’être impliquée à la fois dans le meurtre et dans la dissimulation qui s’en est suivie. Pourtant, des documents susceptibles de faire la lumière sur cette affaire sont encore tenus secrets à ce jour.
Le débat vient d’être relancé par le neveu de JFK, Robert F. Kennedy Jr, ce qui aura des ramifications profondes. En effet, il pose des questions non seulement en tant que membre de la famille Kennedy, mais aussi à titre de candidat à l’investiture présidentielle du parti démocrate en 2024 – et ce, à un moment où la confiance dans la communauté du renseignement est au plus bas.
Dans une interview accordée le 7 mai à la radio WABC, RFK Jr. a affirmé : « Il existe des preuves accablantes de l’implication de la CIA dans son assassinat [de JFK]. Je pense que c’est hors de tout doute raisonnable. » L’agence d’espionnage, selon lui, est également impliquée dans la dissimulation des faits depuis des décennies. Le lendemain, dans l’émission Hannity sur Fox News, RFK Jr. est revenu sur le sujet en indiquant que le premier appel que son père, Robert F. Kennedy (le frère du président et alors procureur général des États-Unis), avait passé après avoir reçu la nouvelle de Dallas, fut pour la CIA. Il demanda à l’agent du bureau : « Est-ce que ce sont vos gens qui ont fait cela ? » Un peu plus tard, il s’est entretenu avec le directeur de la CIA, John McCone, et lui posa la même question. RFK Jr. a déclaré : « Le premier réflexe de mon père fut de penser que c’était la CIA qui avait tué son frère. »
Suite à cette révélation, Ray McGovern, analyste à la CIA pendant 27 ans, a été interviewé par le juge Andrew Napolitano sur son podcast populaire Judging Freedom. McGovern a exprimé sa colère face au refus des présidents successifs de rendre publics les documents sur cet assassinat du 22 novembre 1963. Napolitano a rappelé qu’il avait demandé au président Trump pourquoi il n’avait pas tenu sa promesse de déclassifier les documents. A quoi celui-ci a répondu : « Monsieur le juge, si vous aviez vu ce que j’ai vu, vous comprendriez pourquoi je ne pourrai jamais divulguer ces documents. »
En racontant cette histoire lors de la réunion hebdomadaire du Projet Manhattan de l’Organisation LaRouche le 13 mai, McGovern a déclaré que sa réaction immédiate fut de dire : « Mais qui, nom de dieu, dirige ce pays ? ». Nul besoin de croire aux « théories de la conspiration » pour trouver « un peu suspecte » cette réticence à publier les documents, a commenté McGovern, avant de rappeler les opérations de la CIA des années 1950 à aujourd’hui, avec les faux renseignements utilisés pour justifier la guerre menée par les États-Unis et l’OTAN contre la Russie en Ukraine, ou le sabotage des gazoducs Nord Stream.
Ma conclusion, déclara l’ancien agent de la CIA, c’est qu’il faut démanteler toute la Central Intelligence Agency, toute la structure nationale de renseignement. Il s’est joint à d’autres participants à l’événement pour dire que les déclarations de RFK Jr. fournissent l’opportunité de dévoiler enfin, après tant d’années, toute la vérité sur l’assassinat de JFK. Malgré les tentatives des grands médias d’écarter la campagne présidentielle de Robert Kennedy fils, ce dernier atteint 19 % dans les derniers sondages. Il est donc probable que non seulement la question de l’assassinat de JFK deviendra un thème de l’élection présidentielle de 2024, mais aussi toutes les opérations clandestines en soutien à divers coups d’État, assassinats et guerres.
