Rencontre décisive : les présidents Xi et Poutine appellent à « une nouvelle ère de développement »

Avant d’assister à l’ouverture des Jeux olympiques le 4 février à Beijing, les présidents chinois et russe ont eu un long tête-à-tête, suivi de l’annonce de 15 accords économiques et politiques et de la signature d’une « Déclaration conjointe de la Fédération de Russie et de la République populaire de Chine sur l’entrée des relations internationales dans une nouvelle ère et le développement durable mondial ».

Ce texte capital de 16 pages est un véritable appel à l’action, revendiquant le progrès économique comme base essentielle pour garantir la sécurité. L’introduction dénonce les « approches unilatérales » pratiquées par certains Etats et dirigeants qui s’ingèrent dans les affaires internes d’autres nations et poussent à l’affrontement, « entravant ainsi le développement et le progrès de l’humanité ».

La première des quatre sections du document rappelle que la démocratie est « une valeur universelle » et qu’aucun Etat ne doit tenter d’imposer « à d’autres ses propres ‘normes démocratiques’ ». Le deuxième chapitre affirme que le développement est « le moteur essentiel pour assurer la prospérité des nations », donc la sécurité. Dans ce but, il prévoit une plus forte intégration entre l’Initiative une ceinture, une route et l’Union économique eurasiatique.

Cependant, c’est le troisième volet (et le plus long), portant sur les « graves problèmes de sécurité internationale », qui inquiète le plus les milieux géopolitiques occidentaux. Les deux Présidents s’opposent en effet à tout nouvel élargissement de l’OTAN et l’appellent à abandonner « ses approches idéologiques de Guerre froide ». La partie chinoise soutient par ailleurs la proposition russe d’établir des « garanties de sécurité à long terme juridiquement contraignantes en Europe », tandis que la partie russe « réaffirme son soutien au principe d’une seule Chine », confirmant que Taïwan fait partie intégrante de la Chine.

La quatrième section précise que les Nations unies ont « le rôle central de coordination dans les affaires internationales » et appelle à remplacer l’affrontement par la coopération entre puissances mondiales.

Comme nous ne cessons de le faire dans notre lettre, les esprits rationnels du monde transatlantique font observer depuis longtemps que cette politique de l’OTAN, de plus en plus hostile à l’égard de la Russie et de la Chine, aura immanquablement pour effet de renforcer les relations entre ces deux pays. Cela vient d’être confirmé on ne peut plus clairement par Vladimir Poutine et Xi Jinping en personnes. L’« empire britannique » en est particulièrement inquiet, comme l’exprime si bien le Daily Telegraph (voir la brève suivante). Toutefois, plutôt que d’attiser l’antagonisme, les dirigeants responsables d’Europe et des Etats-Unis devraient suivre le conseil donné par Helga Zepp-LaRouche le 5 février, et « retirer leurs œillères idéologiques » afin de reconnaître les « extraordinaires opportunités pour le monde entier » qui découleraient de cette coopération en vue de réaliser les objectifs communs de l’humanité.

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