Dossier: Qui finance le « lobby du climat » ?

Le ministre allemand de l’Economie, Robert Habeck, a finalement été contraint d’annoncer le départ de son secrétaire d’État, Patrick Graichen, pour cause de favoritisme flagrant. Grand architecte de la « transition énergétique » au sein du ministère, Graichen tenait un rôle central dans le réseau d’organisations gouvernementales et non gouvernementales et d’institutions bancaires derrière le Green Deal. Le scandale autour de lui, qui éclabousse directement Habeck, a eu le mérite de braquer les projecteurs sur ce réseau.

A ce sujet, EIR vient de publier un dossier intitulé Arrêter la guerre économique contre l’Allemagne. L’un de ses chapitres s’intéresse au financement du think tank Agora Energiewende, consacré à la transition énergétique, que le même Graichen dirigeait dans le passé. Si les médias allemands ont surtout évoqué le rôle du cofondateur américain d’Agora, Hal Harvey, qui a fait entrer des millions de dollars chez Agora, le dossier d’EIR se concentre sur les puissantes fondations de l’oligarchie financière et d’IT, dont Harvey est l’agent. De nombreuses fondations, créées il y a plusieurs décennies, agissent comme les fondi de ces oligarques et disposent de milliards de dollars de dotations.

Elles poussaient déjà à l’époque la campagne malthusienne de croissance démographique zéro, qui est la prémisse du mouvement Vert, du Great Reset (désindustrialisation) et de l’« économie sans carbone ». Le dossier d’EIR montre comment ces fondations, représentant de puissants intérêts, créent d’autres fondations « de transit » (pass throughs) pour financer, plus discrètement, des organisations militantes comme Agora, en mesure de placer leurs partisans à la fois dans l’entourage même des décideurs politiques et parmi les organisations extrémistes, comme Extinction Rebellion.

Pour en revenir à Hal Harvey, il se présente au conseil d’administration d’Agora comme directeur général d’Energy Innovations LLC, une société de conseil en environnement à but lucratif. Mais dès 1990, alors qu’il n’avait que 30 ans, il avait été engagé par certaines fondations les plus influentes (Rockefeller Brothers Foundation, David and Lucille Packard Foundation, William and Flora Hewlett Foundation, John D. and Catherine T. MacArthur Foundation, Oak Foundation, etc.), qui gèrent des milliards de dollars de dotations. Ces fondations ont décidé de se regrouper pour financer la promotion d’un basculement fondamental de la politique énergétique en faveur de « l’efficacité énergétique » et de la « durabilité ». En 1991, elles ont créé la Energy Foundation, dont Hal Harvey fut nommé président.

En 2007, le même groupe de fondations a commandé un rapport sur le rôle de la philanthropie dans la lutte contre le réchauffement climatique (Design to Win : Philanthropy’s Role in the Fight Against Global Warming), qui explique comment financer une campagne mondiale en faveur d’une économie sans carbone, menant à la désindustrialisation. La même année, ces fondations, rejointes par Bloomberg Philanthropies, la Grantham Foundation et d’autres, ont contribué pour plusieurs centaines de millions de dollars à la création de la ClimateWorks Foundation, dirigée, là encore, par Harvey. Le groupe a également financé la Fondation européenne pour le climat, basée à La Haye.

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