Pourquoi la France doit quitter le commandement intégré de l’OTAN

Quelques jours avant l’ouverture de la réunion de l’OTAN à Madrid, Jacques Cheminade a tenu à rappeler pourquoi la France doit quitter le commandement intégré de l’Alliance. Son secrétaire général, Jens Stoltenberg, venait de souligner à Paris l’intention de formuler un nouveau concept stratégique contre la Russie et « pour la première fois » contre la Chine. Cette « Global NATO », selon Cheminade, « signifie l’extension agressive de la compétence de l’OTAN aux affaires du monde entier ».

L’Alliance, poursuit-il dans sa déclaration, « avait déjà perdu sa raison d’être lors de la dissolution du Pacte de Varsovie, mais ici, il s’agit bien davantage d’une extension insensée des rives de l’Atlantique jusqu’à celles du Pacifique ». Dans les conditions actuelles, « prétendre changer l’Alliance de l’intérieur est désormais une vue de l’esprit. C’est pourquoi la seule option raisonnable est de descendre de ce train fou. » Une telle décision serait d’ailleurs soutenue par la majorité des Françaises et des Français, selon Cheminade, comme en témoignent les résultats des législatives (voir AS 25, 26/22).

Passant au conflit en Ukraine, Jacques Cheminade reconnaît que refuser la guerre ne suffit pas, il faut aussi créer les conditions de la paix. Dans cette optique, on doit cesser tout d’abord « de traiter hypocritement le peuple ukrainien comme de la chair à canon. Pour cela, imposer autant que possible une approche diplomatique reconnaissant la neutralité de l’Ukraine, suivant le modèle autrichien, et la garantie de ses frontières, le rattachement de la Crimée à la Russie étant par ailleurs un fait établi et le statut du Donbass restant matière à négociation. »

En outre, pour être durable, la solution exige « la prise en considération des demandes russes formulées en décembre 2021 pour que soit établi un système de stabilité et de sécurité en Europe, excluant formellement la présence d’armes nucléaires offensives de l’OTAN dans des pays autres que l’Allemagne, et de ses installations permanentes dans des pays autres que la Pologne et la Roumanie ».

Mais « cela ne suffit toujours pas. Aller au fond des choses exige de mettre fin à l’ordre financier international actuel, porteur de sa propre destruction, et de lui substituer, par des négociations également immédiates, un système de développement économique mutuel gagnant-gagnant, suivant les orientations définies par les participants aux conférences internationales de l’Institut Schiller. »

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