Marcherons-nous comme des somnambules vers la Troisième Guerre mondiale ?
C’est sous ce titre que l’Institut Schiller a publié le 31 décembre un long mémorandum en anglais, donnant une vue d’ensemble de l’expansion militaire de l’OTAN depuis 30 ans vers les frontières de la Russie. Aujourd’hui, avertit ce mémo, l’Ukraine est utilisée par des forces géopolitiques occidentales « pour déclencher une épreuve de force finale avec la Russie », qui pourrait très bien mener à une guerre thermonucléaire « que nul n’emporterait et à laquelle nul ne survivrait ».
Les conditions posées par Moscou dans ses deux projets de traité ne sont ni exagérées ni irrationnelles, comme le montre le mémo, elles reprennent essentiellement « les mêmes garanties données verbalement en 1990 à l’Union soviétique par les gouvernements Bush et Thatcher, garanties qui ont été systématiquement violées depuis lors ». Le mémo est disponibles sur https://schillerinstitute.com/blog/2021/12/24/. Pour stopper l’inflation des prix énergétiques, fermons l’ETS !
Alors que le prix du gaz naturel a sextuplé sur les marchés à terme, les autorités de nombreux États membres de l’Union européenne ont déjà autorisé des augmentations de prix de plus de 50 % pour la note d’électricité des consommateurs. De plus, le coût de l’énergie se répercute sur bien d’autres prix à la consommation.
Notre publication a systématiquement mis en garde contre l’explosion hyperinflationniste que ne manquerait pas de provoquer la politique monétaire des banques centrales, consistant à gonfler sans cesse le prix des actifs, sans penser que cela se répercuterait, tôt ou tard, sur l’économie réelle. Si les autorités monétaires prétendent qu’« un peu d’inflation » est bon pour relancer l’économie, l’histoire nous montre qu’une fois déclenchée, l’inflation est difficilement contrôlable. Dans cette situation, avec des traders en quête de gains sur les matières premières, les gouvernements occidentaux – européens en particulier – ont décidé de créer une rareté artificielle sur ces marchés en prélevant des taxes « climatiques ». Dans l’UE, la taxe sur le carbone est prélevée par le biais du système d’échange de quotas d’émission (ETS), qui fixe chaque année un plafond pour les émissions de carbone dans l’Union. Dans le cadre du Green Deal européen, on abaisse chaque année le plafond de l’ETS, ce qui augmente automatiquement le prix du CO2. En outre, l’ETS est devenu un véritable marché spéculatif où les acteurs financiers négocient des produits dérivés sur les quotas de CO2. La Pologne et la République tchèque ont donc réclamé la fermeture de l’ETS, mais les autres États membres s’y opposent. Une étude commandée à l’Institut de Potsdam sur les effets du changement climatique (PIK) est arrivée à la conclusion qu’il fallait introduire un mécanisme permettant de distinguer la « bonne » spéculation (le hedging ou couverture) de la mauvaise. Le PIK propose que cet « équilibre » entre les forces du marché et la couverture soit surveillé et contrôlé par une nouvelle agence opérant au niveau de l’UE. Cependant, des opérations antérieures de couverture sur les marchés n’ont jamais permis d’arrêter la spéculation. Il est donc à prévoir que l’hyperinflation désormais visible dans le secteur de l’énergie touchera les prix à la consommation de tous les biens, sachant que les prix de l’énergie resteront élevés tout au long de l’hiver, que les banques centrales continueront à fournir des liquidités aux spéculateurs et qu’à moyen terme, l’UE prévoit d’augmenter les taxes sur le carbone en étendant l’ETS à d’autres secteurs, tout en introduisant une taxe à l’importation de produits classés « sales en CO2 ». Pour mettre fin à cette crise énergétique artificielle, plusieurs mesures s’imposent : 1) fermer le système ETS ; 2) inverser la politique punitive en matière de CO2 ; 3) démarrer l’utilisation immédiate du gazoduc Nord Stream 2 ; 4) abandonner les marchés spot et à terme de l’énergie et revenir à des contrats à long terme entre Etats. Même si ces mesures amélioreront la situation sur le marché de l’énergie, le potentiel hyperinflationniste de la bulle financière restera. Pour s’attaquer à ce problème, il faut mettre en oeuvre les « Quatre Principes » de Lyndon LaRouche, en commençant par la stricte séparation entre banques commerciales et banques d’affaires.