L’Ouest prêt à laisser tomber l’Ukraine ?

Il est généralement admis, notamment aux États-Unis, que la guerre en Ukraine est perdue. Le dernier budget adopté par le Congrès ne prévoit pas de nouveaux fonds pour l’effort de guerre, à cause de l’opposition au financement d’une opération perdue d’avance et des craintes de la Maison Blanche à l’approche des prochaines élections présidentielles. Autre considération impossible à ignorer : qu’ils le veuillent ou non, les États-Unis n’ont pas assez d’armes ni d’équipements pour soutenir l’effort de guerre de l’OTAN contre la Russie.

Si cette réalité est niée avec véhémence par le président Zelensky, ce n’est pas le cas du secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense de l’Ukraine, Oleksii Danilov. Le 25 novembre, il a averti que l’époque du soutien occidental massif était révolue et que des pressions se faisaient sentir en faveur de négociations et d’un éventuel cessez-le-feu avec les Russes. « Les discussions sur le sujet entre certains partenaires se sont intensifiées », a-t-il précisé.

Bien que le tabloïd allemand Bild ne soit guère une lecture recommandable, il est utile de tenir compte d’un article qu’il a publié le 27 novembre, citant des soldats ukrainiens furieux contre leur gouvernement. « Nous défendons notre pays, nous risquons notre vie, déclare l’un d’entre eux, et au bout du compte, nous devons payer nous-mêmes notre armement, notre loyer, notre nourriture et réparer nous-mêmes nos véhicules. Que fait le gouvernement avec tout l’argent de l’étranger ? » Le quotidien cite également un officier pour qui « l’état-major aurait dû refuser les ordres donnés à Zelensky depuis l’étranger pour lancer la contre-offensive. Il aurait dû s’y opposer. »

Si l’OTAN réduit donc son engagement direct en Ukraine, elle ne devrait pas pour autant abandonner la guerre contre la Russie, qui se poursuivra par d’autres moyens.

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