L’Italie pourrait revoir sa position sur les négociations de paix

Deux composantes de la nouvelle coalition au pouvoir à Rome ont rompu avec l’« unité » transatlantique. Tant la Lega, en la personne de son chef de file au Sénat, Massimilano Romeo, que Forza Italia, par la voix de son dirigeant historique, Silvio Berlusconi, appellent à des négociations avec Moscou en vue de mettre fin à la guerre en Ukraine.

Berlusconi avait déjà informé, à huis clos, le groupe parlementaire FI de sa position sur la guerre, propos fuités par la suite dans les médias (voir AS 43/22). L’ancien Premier ministre réitère son point de vue dans un entretien publié dans le nouveau livre du journaliste Bruno Vespa, qui sortira en librairie le 4 novembre. Selon les extraits déjà divulgués, Berlusconi estime que la suspension de l’aide militaire, combinée à l’offre d’un important fonds de reconstruction, pourrait convaincre Kiev d’accepter des pourparlers avec Moscou. En outre, l’Ukraine devrait reconnaître la Crimée en tant que territoire russe et un nouveau référendum, en présence d’observateurs occidentaux, devrait être organisé dans le Donbass pour déterminer son sort.

Quant à Massimiliano Romeo, le dirigeant de la Lega au Sénat, il a demandé le 26 octobre à la Première ministre, Giorgia Meloni, de faire preuve de « courage » en s’engageant en faveur d’une conférence internationale sur la défense et la sécurité en Europe, au lieu de promettre un soutien inconditionnel à l’Ukraine. La France, l’Allemagne et l’Italie sont parmi les pays qui, « face à un conflit incessant, risquent le plus », a expliqué Romeo. Une telle conférence pourrait donc être l’occasion, selon lui, de mettre en place des négociations de paix, « car même les États-Unis se rendent désormais compte que c’est peut-être une voie à suivre ».

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