L’Italie inscrit la biodiversité dans sa Constitution

Le 8 février, l’Italie est devenue le premier grand pays industrialisé à inscrire la protection de la biodiversité, des écosystèmes et des animaux dans sa Constitution. Ce changement, poussé par le ministre de la Transition écologique Roberto Cingolani, a été voté par la Chambre des députés, avec un seul non et six abstentions, tous du parti d’opposition Frères d’Italie.

Cette mesure rendra quasi impossible la construction de voies ferrées, ponts et barrages en Italie, puisque les mouvements écologistes auront probablement gain de cause dans tout procès intenté sous prétexte de sauver « une espèce en voie de disparition ». Elle correspond également à la mission que Mario Draghi, actuellement Premier ministre, avait décrite en décembre 2020 dans un rapport du Groupe des 30, à savoir que la « reprise » post-pandémie passerait inévitablement par un processus de « destruction créatrice » (voir AS 52/20) et que seules les activités compatibles avec la lutte contre le réchauffement climatique y survivraient.

En effet, les politiques « climatiques » mises en œuvre par l’UE mènent à une destruction sans précédent des capacités productives, et le gouvernement Draghi ne fait rien pour l’empêcher. Vu la flambée des prix de l’énergie, les industries énergivores (céramique, papier, verre, ciment, acier, etc.) ne peuvent plus maintenir leur production. Entreprises et ménages se trouvent face à des hausses allant jusqu’à 500 % de leurs factures de gaz et d’électricité. Selon l’association industrielle Confindustria, en 2022, les coûts énergétiques de l’industrie devraient augmenter de 36 milliards d’euros, tandis que l’association des entreprises coopératives, Alleanza Cooperative, estime à 80 milliards d’euros la facture totale pour les producteurs et les ménages. Mais le gouvernement n’a alloué que cinq milliards d’euros et refuse de faire plus pour éviter une hausse du déficit.

Par ailleurs, ce même gouvernement Draghi a emprunté 191 milliards d’euros aux marchés, par le biais du « Fonds de résilience et de relance » de l’UE. Censé stimuler la reprise économique, ce montant devrait financer en réalité une myriade de petits et de micro-projets, dont le multiplicateur fiscal global est évalué par le gouvernement lui-même à 0,9 — ce qui signifie que pour un euro investi, le retour sera de 90 cents, soit une perte nette.

Démontrant la mauvaise foi du gouvernement, le seul grand projet susceptible d’être lancé immédiatement et qui aurait un impact majeur sur la productivité, le pont entre la Sicile et le continent italien, ne figure pas dans le Plan national de résilience et de relance (PNRR). Et malgré les grandes annonces sur l’extension des lignes ferroviaires à grande vitesse vers le sud de l’Italie, seuls 40 des 445 km sont inclus dans le plan. Le montant total alloué aux infrastructures est de 25 milliards… sur six ans !

Tous ces facteurs — l’urgence énergétique, la crise sociale, la farce du PNRR — concourent pour condamner le gouvernement à « foncer dans le mur ». Mario Draghi le sait, c’est pourquoi il espérait être élu président de l’État afin de quitter le navire avant qu’il ne coule. Mais son projet a échoué, et il devra faire face à une ingouvernabilité grandissante dans les 12 mois à venir, jusqu’aux élections générales de 2023.

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