Le séisme du 22 avril à Wall Street pourrait être suivi d’un tsunami

Lorsque le chef de la Réserve fédérale Jerome Powell a évoqué le 21 avril la possibilité que la banque centrale augmente ses taux de 50 points de base dès le début du mois de mai, ses propos ont fait l’effet d’un séisme. Baisse drastique des actions des mégabanques et des compagnies d’assurance, chute du Dow Jones de 268 points dans la journée, puis de 981 points de plus le lendemain. Si la hausse des taux est effectivement annoncée cette semaine, Wall Street risque de subir un véritable tsunami.

« J’essaie de ne pas commenter les prix spécifiques du marché concernant différentes choses, mais je dirai simplement ceci : lors de notre dernière réunion — et cela apparaît dans le procès-verbal de la réunion — de nombreux membres du comité [de la Fed] ont estimé qu’il serait approprié de procéder à une ou plusieurs hausses de 50 points de base », a déclaré Powell au début de son intervention. Sans préciser s’il fait lui-même partie desdits membres, il a affirmé l’engagement de la Fed à « utiliser ses outils » pour ramener l’inflation à 2 %. Dans cette optique, il a précisé qu’une hausse de 50 points de base « sera sur la table pour la réunion de mai ».

Comme le souligne le site Wall Street On Parade, suite aux déclarations de Jerome Powell, ce sont les cinq mégabanques américaines, qui détiennent 86 % de l’exposition totale aux produits dérivés (en valeur notionnelle), qui ont subi les plus grosses pertes. Il s’agit de JPMorgan Chase, Citigroup, Goldman Sachs, Morgan Stanley et Bank of America. Selon le rapport trimestriel du Bureau du contrôleur de la monnaie (OCC), leur exposition cumulée s’élève à 2000 milliards de dollars, sur les 234 000 milliards des produits dérivés en valeur notionnelle des 25 plus grands holdings bancaires américains (voir sur https://www.occ.gov). Le rapport ne précise pas quelles sont les contreparties de ces banques américaines, mais on sait que la Deutsche Bank en est une.

Le séisme que les propos de Powell ont déclenché à Wall Street montre que même une hausse mineure des taux (par ailleurs totalement insuffisante pour juguler l’inflation) peut ébranler l’ensemble du système. Une hausse majeure ne suffirait pas non plus, mais elle ferait tomber le tout. Comme nous l’avons dit et répété, le système actuel est irrémédiablement en faillite et ne peut être sauvé. Toute tentative de le renflouer conduira à des mesures totalitaires. Aujourd’hui, la guerre en Ukraine fournit le prétexte idéal pour intensifier l’état d’urgence dans les nations transatlantiques et justifier par là même le prochain méga renflouement financier.

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