Le président égyptien appelle à la reconnaissance immédiate de l’État palestinien

Ce sont l’Égypte, le Qatar et les États-Unis qui ont négocié l’accord actuel sur la trêve de quatre jours à Gaza, selon le président égyptien Al Sissi, qui espère qu’elle puisse devenir un cessez-le-feu permanent. Le 24 novembre, il recevait les Premiers ministres espagnol et belge au Caire, après leur mission menée « au nom de l’Union européenne » en Israël, en Palestine et au point de passage de Rafah entre l’Égypte et Gaza.

Lors d’une conférence de presse réunissant les trois dirigeants, l’Egyptien a appelé à une « approche différente » du processus de paix israélo-palestinien, qui, au bout de 30 ans, s’avère un échec. Cette approche « implique la reconnaissance par la communauté internationale d’un État palestinien et son admission aux Nations unies ». Il a ajouté que « la seule solution à la question palestinienne est l’établissement d’un État palestinien aux côtés d’Israël, dans les frontières du 4 juin (1967), avec Jérusalem-Est pour capitale ». (Depuis novembre 2012, l’État de Palestine a le statut d’observateur à l’Assemblée générale des Nations unies.)

Le président Al-Sissi s’est en outre déclaré prêt à accepter un État palestinien démilitarisé, avec la présence éventuelle de forces internationales (de l’OTAN, de l’ONU ou des forces américaines ou arabes), afin de garantir la sécurité des États palestinien et israélien. Quant au déplacement des Palestiniens de la bande de Gaza, il en rejette catégoriquement l’idée.

Rappelons que l’Egypte a un poids diplomatique considérable : elle a conclu un traité de paix avec Israël, elle doit rejoindre les BRICS au 1er janvier et elle entretient des relations étroites avec les États-Unis, la Russie et la Chine.

Par ailleurs, il est hautement significatif qu’Al Sissi ait fait cette déclaration en présence du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, président en exercice du Conseil européen, et du Premier ministre belge Alexander De Croo, qui en assumera la présidence en janvier.

Lors d’un point presse à Rafah, Pedro Sanchez avait déclaré que l’Espagne pourrait « reconnaître l’État de Palestine, si l’Union européenne ne le fait pas ». Il a également plaidé en faveur d’une conférence de paix internationale réunissant Palestiniens et Israéliens.

Alexander De Croo a insisté sur le fait que, bien qu’Israël ait le droit de se défendre contre le terrorisme, la mission militaire qu’il mène doit respecter le droit international. « Le massacre de civils doit cesser maintenant. Beaucoup trop de personnes sont mortes. La destruction de Gaza est inacceptable. »

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