Le président Biden se rend en Europe pour renforcer l’« ordre fondé sur les règles »

Malgré divers contacts au cours des dernières semaines entre représentants des présidents Biden et Poutine, décrits comme « cordiaux » et « utiles », la Maison Blanche présente le sommet du 16 juin entre les deux dirigeants comme l’occasion pour les Etats-Unis, en tant que champion des « démocraties », d’affronter la Russie autocratique. Une tribune rédigée par Joe Biden et publiée dans le Washington Post du 6 juin abonde dans le sens de la « défense des valeurs occidentales », face aux prétendus défis et « intentions malveillantes » de la Russie et de la Chine.

Le titre à lui seul en dit long : « Mon voyage en Europe a pour but de rallier les démocraties du monde. » Dans le premier paragraphe, il annonce son intention d’affirmer la « relation spéciale » entre les États-Unis et le Royaume-Uni dès sa première rencontre, qui se fera avec le Premier ministre britannique Boris Johnson. Il fait donc écho au message apporté au Royaume-Uni quatre semaines plus tôt par le secrétaire d’État Blinken à son homologue britannique Dominic Raab (voir AS 19/21).

A l’adresse de la Russie et la Chine, Biden écrit que les sommets des pays du G7 et de l’OTAN, qui précéderont sa rencontre avec Vladimir Poutine à Genève, feront en sorte que ce soient « nos valeurs » qui façonnent l’avenir, et pas celles des « autocrates ». Pour cela, les démocraties du monde offriront « à la Chine une alternative en termes de modernisation des infrastructures physiques, numériques et sanitaires », qui « soit plus résiliente et soutienne le développement ». Il fait ainsi allusion au projet d’« Initiative verte propre » qui sera annoncée, en vue de faire concurrence à la « Ceinture et la route » chinoise.

Une idée de ce que cette arnaque implique pour les pays pauvres a été donnée par le tsar des Nations unies pour le climat et ancien gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mark Carney. Il s’agit de leur permettre de vendre aux pays déve loppés des « compensations carbone », en échange de quoi ils renonceraient au développement d’infrastructures modernes, afin de limiter le « réchauffement climatique » (voir AS 18, 20/21). Le chef du MI6 britannique, Richard Moore, a déjà annoncé que pour faire respecter ces nouvelles règles vertes, son service de renseignement compte mettre en place une unité spéciale de surveillance et de police.

Pour ce qui est de la Russie, le président Biden entend insister dans son entretien avec Poutine sur la « défense des droits de l’homme et de la dignité ». Le président russe ne manquera pas de relever l’hypocrisie de cette déclaration, vu les sanctions meurtrières imposées par l’administration Biden, privant les populations de nourriture et de médicaments, notamment en Syrie et au Yémen.

La rhétorique utilisée par Biden est en phase avec l’initiative de Boris Johnson, consistant à transformer le G7 en une « alliance des Etats démocratiques », intégrant l’Inde, la Corée du Sud et l’Australie. Initiative que Bojo avait proposée à l’époque pour contrecarrer la proposition du président Trump d’inviter la Russie à rejoindre un G8.

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