Le parti démocrate américain en plein dilemme

À moins de deux mois du premier scrutin des primaires présidentielles, qui marque le début officiel de la campagne présidentielle de 2024, les nouvelles ne sont pas bonnes pour les démocrates. Les sondages montrent que le président Biden talonne Donald Trump, le probable candidat républicain en dépit des quatre procès à venir intentés à son encontre. Les responsables du parti doivent reconnaître que la majorité des personnes interrogées désapprouve le bilan de Joe Biden et que la majorité des démocrates souhaitent qu’il ne se présente pas.

En gros, selon les sondages, la cote de popularité de Joe Biden n’affiche plus que 40 %, contre 57 % qui le désapprouvent. Son soutien parmi les Arabo-Américains, dont 59 % lui avaient accordé leur voix en 2020, a chuté à 17 %, tandis que Trump progresse parmi deux groupes traditionnellement démocrates, les Hispaniques et les Afro-Américains.

Les bureaucrates du Parti démocrate affirment qu’il est trop tôt pour paniquer, estimant que Biden dispose encore de deux grands avantages : l’économie se porte bien et il est plus fiable que Trump en matière de politique étrangère. Mais ils oublient deux choses : premièrement, la plupart des Américains ont été durement touchés par l’inflation et la hausse des taux d’intérêt, et plus des deux tiers estiment que l’économie va dans la mauvaise direction. Deuxièmement, la politique étrangère de Biden, reflétée dans son soutien à la guerre de l’OTAN contre la Russie, son encouragement à l’offensive impitoyable de Netanyahou contre les civils palestiniens et les menaces qu’il profère contre l’Iran et la Chine, est de moins en moins populaire.

Le soutien à la guerre en Ukraine a chuté à cause de l’échec de la contre-offensive et des accusations de corruption au sein de l’équipe de Zelensky. Selon de récents sondages, 56 % des sondés s’opposent à un « soutien total » à Netanyahou. Alors que les manifestations contre les guerres se multiplient chaque semaine au niveau international, sauver la réélection de Joe Biden pourrait s’avérer une mission impossible.

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