Le « mère de tous les renflouements » et la menace de Troisième Guerre mondiale

Les élites occidentales invoquent cyniquement la crise russo-ukrainienne pour mettre en œuvre ce qu’elles appellent « la mère » de tous les plans de sauvetage du système financier. Depuis des mois, face à l’impossibilité d’arrêter l’effondrement de ce système et en dépit de la dynamique hyperinflationniste, les banques centrales cherchent un prétexte pour justifier un nouveau renflouement massif. Et voilà que Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne, a publié une déclaration le 25 février, affirmant que sa banque est prête à soutenir les sanctions contre la Russie et « à prendre toutes les mesures qu’il faut » pour « garantir la stabilité des prix et la stabilité financière dans la zone euro ».

L’expression « tout ce qu’il faut » évoque sciemment le fameux discours de Mario Draghi de 2012, qui marqua le lancement de l’assouplissement quantitatif. On en conclut que la planche à billets numérique de la BCE est prête à inonder les marchés de milliers de milliards d’euros supplémentaires.

Pour faire naître une urgence susceptible de justifier un renflouement autrement illégal, les élites occidentales jouent avec le feu. Comme l’a fait remarquer l’ancienne candidate démocrate à la présidence américaine Tulsi Gabbard, en refusant de déclarer officiellement ce que tout le monde sait déjà, à savoir que l’Ukraine ne rejoindra pas l’OTAN, « elles veulent pousser la Russie à envahir l’Ukraine » (voir ci-dessous). Du coup, le seuil vers la Troisième Guerre mondiale a été considérablement abaissé, non pas parce que Vladimir Poutine a mis les forces stratégiques russes en état d’alerte, mais à cause de l’escalade voulue par l’Occident, suivie des sanctions annoncées le 26 février.

Avec l’adoption de sanctions financières contre la Russie en raison de « la guerre en Europe », les pays européens ont réussi d’un seul coup ce que les géopoliticiens britanniques n’ont pas pu accomplir en deux siècles : découpler l’Europe centrale et occidentale de la Russie, empêchant ainsi l’intégration pacifique du continent eurasiatique.