Le gouvernement allemand saisit des raffineries de Rosneft

Le 16 septembre, le gouvernement allemand a illégalement saisi les parts du géant énergétique russe Rosneft dans trois raffineries en Allemagne, sans lui offrir aucune contrepartie. Le chancelier Olaf Scholz a déclaré lors d’un point de presse qu’il s’agissait d’une « décision de politique énergétique de grande envergure visant à protéger notre pays. (…) La Russie, nous le savons depuis un certain temps, n’est plus un fournisseur d’énergie fiable. » Il a qualifié d’« inévitable » cette décision.

Ses propos sont pure propagande. De quelle protection s’agit-il, en effet, sachant par exemple que la raffinerie PCK de Schwedt, qui produit 12 % de l’essence allemande, ne peut traiter que le pétrole en provenance de Russie, et devra donc fermer en cas de coupure des livraisons. En outre, la Russie a toujours été un fournisseur fiable, et propose même maintenant de livrer du gaz naturel via Nord Stream 2, si les sanctions sont suspendues. Par ailleurs, le gaz naturel russe à destination de l’Europe continue de transiter par le réseau de gazoducs ukrainiens (!) à raison d’environ 42 millions de mètres cubes par jour.

Cette extraordinaire mesure de confiscation prise par Berlin a été vivement critiquée par le Premier ministre de Saxe, Michael Kretschmer. Il a fait remarquer au MDR Aktuell, le 16 septembre, que « les entreprises et les citoyens allemands devront payer cher » cette décision, qui se traduira par une pénurie de plus et une nouvelle hausse des prix, cette fois de l’essence. Kretschmer accuse le gouvernement allemand de « faire passer l’idéologie avant les intérêts du pays ».

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