L’Argentine rejoint l’Initiative une ceinture, une route

Lors de sa rencontre avec Xi Jinping, le 6 février à Beijing, le président argentin Alberto Fernández a signé avec son homologue une déclaration commune annonçant l’adhésion de l’Argentine à l’initiative chinoise la Ceinture et la Route (ICR), devenant ainsi le 20ème pays de la région ibéro-américaine et des Caraïbes à la rejoindre. Cette rencontre a eu lieu trois jours après la réception très cordiale du président Fernández par le président Poutine à Moscou, au cours de laquelle ils ont discuté du renforcement de leur partenariat stratégique et de la coordination des affaires bilatérales et internationales. Les domaines de coopération prévus portent notamment sur les infrastructures pétrolières et gazières, la construction de voies ferrées, l’énergie nucléaire, l’aérospatiale et la production de vaccins. En outre, comme l’a précisé Vladimir Poutine, les deux pays comptent coordonner leurs efforts pour porter « de grands dossiers multilatéraux dans les enceintes internationales, notamment à l’ONU ».

La rencontre avec le président Xi et l’adhésion à l’ICR constituent les points forts des trois jours passés par Alberto Fernández à Beijing, un voyage reporté à deux reprises en raison de la COVID. Au cours de cette réunion de 40 minutes, le ministre des Affaires étrangères Santiago Cafiero et le président de la Commission nationale chinoise du développement et de la réforme, He Lifeng, ont signé « un protocole d’accord sur la coopération dans le cadre de la Ceinture économique de la route de la soie et de l’initiative de la Route de la Soie maritime du XXIe siècle ». Il s’agit d’un vaste programme de coopération, prévoyant 23,7 milliards de dollars d’investissements chinois dans différents domaines : infrastructures ferroviaires et énergétiques, science et technologie, agriculture, lutte contre le coronavirus, commerce et investissement, et coordination au niveau international pour promouvoir le multilatéralisme.

Le président argentin s’est particulièrement félicité de la volonté de ses interlocuteurs de soutenir les efforts de l’Argentine pour préserver sa stabilité économique et financière, ainsi que de renouveler et renforcer l’accord de swap entre leurs banques centrales, ce qui est particulièrement important compte tenu des négociations en cours actuellement avec le FMI sur le rééchelonnement du prêt gigantesque de 44 milliards de dollars contracté en 2018 par l’ancien président néolibéral Mauricio Macri.

Les ramifications de l’adhésion de Buenos Aires à l’ICR n’ont pas échappé à Washington et à Londres, qui ont tout fait pour l’entraver. Les Anglo-Américains savent que cela encouragera les deux autres grandes économies ibéro-américaines — Brésil et Mexique – à faire de même, suivis sans doute par d’autres pays de la région. Notons enfin qu’Alberto Fernández s’est rendu à Beijing en sa qualité de président pro tempore de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), qui compte 32 pays et collabore étroitement avec la Chine dans le cadre du Forum Chine-CELAC.

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