L’Allemagne poursuit la démolition de son approvisionnement énergétique national

Non content de vouloir convertir le système d’approvisionnement énergétique national au « tout renouvelable » d’ici 2030, le gouvernement allemand veut imposer le remplacement de toutes les chaudières au gaz par des pompes à chaleur, dont le nombre est censé sextupler pour atteindre six millions. A cela s’ajoute le plan visant à doubler l’approvisionnement total en électricité au cours de la décennie 2030.

En 2022, la consommation nationale d’électricité s’élevait à 484,2 térawattheures. D’ici 2030, elle devrait atteindre, selon les prévisions du gouvernement fédéral, 750 TWh, soit une augmentation de près de 38 %. Compter y parvenir avec les seules énergies renouvelables, boostées éventuellement par un peu de GNL pour remplacer le gaz naturel russe, est totalement illusoire, surtout s’il faut construire dans le même délai 120 000 km de lignes électriques terrestres pour acheminer l’énergie éolienne de la mer du Nord jusqu’au sud du pays. Suivant les calculs d’opposants au projet, compte tenu de tous ces éléments, le plan de remplacement coûterait à l’Allemagne quelque 600 milliards d’euros.

Par conséquent, au lieu d’entrer au paradis de l’énergie verte, le pays se dirige vers un rationnement de l’électricité. Et en dépit de ses multiples assurances, c’est exactement ce que prévoit le gouvernement. En vertu de la Loi régissant le secteur de l’énergie (EnWG), la consommation d’électricité des appareils ménagers pourrait être coupée pour éviter les surcharges du réseau national. Quant aux pompes à chaleur, ne bénéficieront de subventions gouvernementales que celles dotées d’interfaces spéciales permettant au gouvernement de les éteindre à distance (probablement sans en avertir le consommateur à l’avance).

Des fuites sur tous ces éléments ayant été répercutées dans les médias, le plan « pompes à chaleur » fait l’objet d’un grand débat public. En conséquence, le FDP, qui fait partie de la coalition gouvernementale tripartite, s’est senti obligé de ralentir le processus en posant 77 questions au ministère de l’Economie de Robert Habeck. La cote personnelle de ce dernier, du Parti vert, a plongé ces dernières semaines dans les sondages, contribuant à la baisse globale du score des Verts, qui plafonne à 15 %. La popularité du SPD ne dépasse pas le désolant niveau de 18 % dans le dernier sondage, à égalité, pour la première fois, avec l’Alternative pour l’Allemagne. Pour ce qui est du FDP, s’il n’empêche pas l’adoption de la Loi régissant le secteur de l’énergie, il risque de perdre toute influence.

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