La politique prévue par Bruxelles est vouée à l’échec
En ce qui concerne la politique que la nouvelle Commission européenne a l’intention de mettre en œuvre, sa présidente Ursula von der Leyen a indiqué que « l’ensemble de la Commission » suivra les recommandations de Mario Draghi, c’est-à-dire le rapport sur la Compétitivité européenne préparé par celui-ci et présenté le 17 septembre au Parlement européen. Comme nous l’écrivions la semaine dernière, Draghi réclame 700 à 800 milliards d’euros par an pour financer le réarmement et la transition écologique, par le biais de l’émission de nouvelles dettes communes de l’UE. Cela ne se fera jamais, vu l’opposition des Allemands. L’UE pourrait tout au plus réussir à renouveler les fonds de reprise dits de la Prochaine Génération (NextGeneration), mais cela ne suffira pas. Combler le déficit en augmentant le budget de l’UE entraînerait une hausse de la fiscalité dans des proportions inacceptables pour les électeurs.
La Commission sera également contrainte de faire des concessions sur l’agenda vert, comme Mario Draghi le laisse lui-même entendre dans son rapport. L’échec de la stratégie en matière de mobilité électrique et la menace de faillite qui plane sur l’industrie automobile européenne sont une évidence pour tout le monde. Mieux vaut tard que jamais, pourrait-on dire : le 20 septembre, l’Association européenne des constructeurs automobiles (ACEA) a proposé de réviser dès maintenant les objectifs d’émission pour éviter le suicide du secteur, sans attendre 2026 comme prévu, puisque les nouvelles règles très strictes en matière de CO₂ entreront en vigueur à partir de 2025. Le ministre allemand des Finances, Christian Lindner, et le ministre italien des Transports, Matteo Salvini, ont tous deux soutenu cet appel.
En ce qui concerne la politique étrangère et militaire, la nouvelle Commission européenne favorise l’escalade. Elle a été soutenue par le Parlement européen, qui a adopté le 19 septembre une résolution demandant aux pays membres d’autoriser Kiev à utiliser des armes à longue portée de l’OTAN pour frapper en profondeur le territoire russe. Toutefois, de nombreux membres de la nouvelle « majorité Ursula » s’y sont opposés, notamment les partis de gouvernement et d’opposition italiens.