La contagion financière s’étend aux États-Unis et à la Suisse

Malgré la marche arrière du gouvernement britannique, les rendements des gilts restent élevés, comparés aux niveaux d’avant la crise (voir ci-dessus). Et les obligations d’entreprises et d’État américaines sont également atteintes. En effet, pour répondre aux appels de marge, les fonds britanniques en ont vendu massivement, à tel point que la secrétaire au Trésor de Joe Biden, Janet Yellen, a mis en garde contre un dangereux problème de liquidités sur le marché obligataire américain.

Une autre crise a éclaté en Suisse, où la Banque nationale a dû doubler le swap en dollars qu’elle avait conclu avec la Réserve fédérale, afin de répondre à une demande massive de prêts en dollars de la part des banques suisses. Alors que le 5 octobre, la BNS avait d’abord demandé 3,1 milliards de dollars, une semaine plus tard, ce montant avait doublé pour atteindre 6,27 milliards. Le nombre de banques suisses en quête de dollars est passé de 9 à 15. « Le doublement du total des adjudications est historique. Les institutions nationales n’avaient pas emprunté autant d’argent depuis longtemps », écrivait le site financier suisse In$ide Paradeplatz.

De tels swaps en dollars sont courants depuis 2008, mais avec une différence de taille aujourd’hui. Si ces prêts coûtaient 0,33 % l’année dernière, ils coûtent désormais 3,33 % pour une échéance de 7 jours.

Les banques centrales tentent d’appuyer sur l’accélérateur tout en freinant en même temps – ce qui ne peut pas fonctionner. Ce système ne peut plus être sauvé. Mais les élites transatlantiques semblent aveugles à cette réalité, comme le montre l’attribution du prix Nobel d’économie 2022 à l’ancien président de la Fed, Ben Bernanke, principal responsable de la vague hyperinflationniste actuelle. Un peu comme si on l’avait donné à Ptolémée pour avoir découvert que le Soleil tourne autour de la Terre.

Il faut mettre fin à cette dérive. Il faut faire passer sans tarder le système par un redressement en bonne et due forme, adopter une réforme de type Glass-Steagall pour neutraliser le secteur spéculatif, et mettre en place un système de crédit pour financer une reprise de l’économie physique.

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