Haaretz : le problème en Israël, ce sont les « messianiques radicaux » et Netanyahou

Le quotidien israélien Haaretz du 14 décembre conteste l’évaluation du président Biden sur le gouvernement de Netanyahou. En effet, lors d’un discours prononcé deux jours avant à Washington, il avait essentiellement reproché au ministre israélien de la sécurité, Itamar Ben-Gvir, de bloquer une solution à deux États, sous-entendant que si le Premier ministre Netanyahou se débarrassait de lui et procédait à quelques changements au sein du gouvernement, il pourrait alors s’aligner sur les États-Unis pour suivre une politique viable.

Il ne fait aucun doute que Ben-Gvir et son allié Belzalel Smotrich sont de dangereux fanatiques ultranationalistes, mais ils ne sont pas les seuls à poser problème, comme le souligne Haaretz : « En décrivant la situation politique en Israël, Biden a même rendu service à Netanyahou en déclarant que le Premier ministre ‘est un bon ami, mais je pense qu’il doit faire des changements – avec ce gouvernement’. Plus tard, il a expliqué que ‘c’est le gouvernement le plus conservateur de l’histoire d’Israël’. (…) Ben-Gvir et compagnie, et les nouveaux venus, ils ne veulent rien qui s’approche de près ou de loin d’une solution à deux Etats’. »

En réalité, selon le quotidien, « le gouvernement de Netanyahou est tout sauf conservateur. C’est un gouvernement révolutionnaire, de droite, radical et messianique, qui a favorisé un coup d’État et qui rêve d’annexer les territoires ». Netanyahou, lui aussi, « préfère fuir l’option d’un État palestinien, comme il l’a fait pendant des années, quitte à parrainer le Hamas. »

Plus loin, Haaretz accuse le Premier ministre de « ne pas agir pour le bien d’Israël, mais uniquement pour sa propre survie politique. Biden, le problème n’est pas ‘Ben-Gvir et les nouveaux’, c’est Netanyahou. »

Ami Ayalon, l’ancien chef du service secret intérieur israélien Shin Bet, qualifie de son côté la politique d’Israël en Palestine d’« immense échec ». S’exprimant le 11 décembre à la Fondation Carnegie, il a reconnu que la tactique d’Israël consistait à « diviser pour régner » afin de favoriser un conflit entre la direction du Hamas et l’Autorité palestinienne, ce qui avait permis au Hamas de se renforcer.

Aujourd’hui, estime-t-il, le pays est contrôlé par des « agents du chaos », dont l’objectif est de créer une « catastrophe humanitaire » à Gaza, dans l’idée que « c’est à partir du chaos que nous recommencerons ». C’est « la théorie des organisations musulmanes radicales les plus fondamentalistes », Daech et Al-Qaïda. « C’est pourquoi on ne peut pas partir en guerre sans définir d’objectif politique », a-t-il expliqué.

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