Energie : la Chine à la pointe des réacteurs à haute température

Le 21 août, la tranche 1 du réacteur de démonstration à haute température refroidi au gaz (RHT-PM) de Shidaowan, dans la province chinoise du Shandong, a reçu son premier lot de combustible nucléaire (voir AS 44/20). Le chargement doit être achevé en 30 jours, date à laquelle le premier réacteur atteindra la criticité. Il devrait être raccordé au réseau avant la fin de l’année.

Le chargement de la tranche 2 devrait avoir lieu prochainement, après quoi les deux petits réacteurs feront fonctionner une seule turbine de 210 MWe. L’hélium est utilisé comme fluide de refroidissement du circuit primaire. Au total, 18 autres tranches de ce type sont prévues sur le site de Shidaowan.

Un modèle plus grand est également en cours d’élaboration : le HRT-PM600, dont la turbine de 650 MWe sera alimentée par six réacteurs HRT-PM. Des études de faisabilité sont en cours en vue de son installation sur quatre sites différents dans le pays. A l’extérieur de la Chine, il est prévu de construire des réacteurs similaires dans une trentaine de pays participant à l’Initiative une Ceinture, une Route.

Les percées de la Chine dans le domaine de la technologie RHT n’ont malheureusement aucune concurrence en Europe, plombée par le pessimisme de l’idéologie « verte ».

Une première pour le réacteur expérimental à thorium

Les scientifiques chinois sont sur le point de mettre pour la première fois en service un réacteur expérimental à sel fondu à base de thorium, avant de démarrer les premiers essais dès septembre. Le nouveau réacteur, construit à la lisière du désert de Gobi, est un petit prototype d’une puissance de seulement 2 MW.

Selon la revue Nuclear Techniques de l’Institut de physique appliquée de Shanghai, le programme à long terme consiste à développer une série de petits réacteurs à sels fondus produisant chacun 100 MW d’énergie, soit suffisamment pour assurer l’approvisionnement d’environ 100 000 personnes. Bien que le thorium ait des propriétés similaires à celles de l’uranium, il a l’avantage de ne pas être utilisable à des fins d’armement. (C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles les États-Unis ont abandonné les recherches dans les années 1940 au profit de technologies à l’uranium, mieux adaptées aux projets militaires.)

Autre avantage des centrales à sels fondus par rapport aux centrales nucléaires traditionnelles, c’est qu’elles n’utilisent pas d’eau pour le refroidissement et peuvent donc être construites dans des zones désertiques, comme les régions occidentales peu peuplées de la Chine. Si la phase d’essai et la suite avancent comme prévu, les premières centrales commerciales avec cette nouvelle technologie seront mises en service en Chine d’ici 2030.

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