D’importants efforts diplomatiques pour arrêter un bain de sang à Gaza

L’événement stratégique le plus marquant de la semaine dernière est sans conteste la rencontre au sommet entre les présidents Biden et Xi le 15 novembre à San Francisco, qui a été jugée constructive par les deux parties et a permis de réduire les tensions aiguës entre les deux grandes puissances (voir ci-dessous). On suppose, sans que cela ait été officiellement confirmé, que les deux dirigeants ont également abordé le conflit impliquant l’Ukraine et la guerre de dépopulation encore plus dramatique à Gaza. Sur ce point, l’importance grandissante de la Chine dans la diplomatie en Asie du Sud-Ouest aurait également été évoquée. Cette discussion aurait-elle pu (au minimum) convaincre Joe Biden de ne pas s’opposer aux efforts déployés par d’autres pour obtenir un cessez-le-feu ?

Quoi qu’il en soit, le 20 novembre, le ministre des Affaires étrangères Wang Yi a accueilli à Beijing une délégation de cinq de ses homologues représentant quatre grandes nations musulmanes (Arabie saoudite, Égypte, Indonésie, Jordanie) et l’Autorité palestinienne, ainsi que le directeur de l’Organisation de coopération islamique. Tous appellent à intensifier les efforts pour mettre fin aux hostilités dans la bande de Gaza et pour protéger les civils. De Beijing, la délégation s’est ensuite envolée pour Moscou et de là, à Londres et à Paris le 22 novembre, dans l’intention de se rendre dans les capitales des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU pour faire valoir ses revendications.

La Chine, qui assure ce mois-ci la présidence tournante du Conseil de sécurité, a convoqué à ce titre une session spéciale du Conseil le 20 novembre, consacrée aux moyens de « promouvoir une paix durable par un développement commun » — une approche privilégiée depuis toujours par l’EIR et l’Institut Schiller. Deux experts ont été invités à témoigner : Dilma Rousseff, présidente de la Nouvelle Banque de développement, et Jeffrey Sachs, président du Réseau des solutions de développement durable de l’ONU et adversaire de la politique de guerre.

En outre, le 20 novembre le président sud-africain Cyril Ramaphosa a annoncé la tenue le lendemain d’une réunion d’urgence en ligne des chefs d’État et de gouvernement du groupe des BRICS, qui comprend la Chine et la Russie, ainsi que le Brésil et l’Inde. Les dirigeants des six nouveaux membres au 1er janvier prochain ont également été invités (Arabie saoudite, Argentine, Égypte, Émirats arabes unis, Éthiopie et Iran).

Au moment où nous bouclons cette édition, il semble que le gouvernement israélien et les Palestiniens soient sur le point de se mettre d’accord sur certaines conditions permettant une trêve de plus longue durée et la libération d’une partie des otages, en échange de celle de prisonniers palestiniens détenus en Israël.

Mais pour l’instant, sur le terrain à Gaza, le cauchemar continue. La ville de Gaza a été détruite, centres médicaux et écoles, au nord comme au sud, sont pris pour cibles. Nous avons tous vu les images bouleversantes de l’hôpital Al-Shifa. Les « preuves » présentées par les forces de défense israéliennes, censées démontrer que l’hôpital était utilisé par le Hamas comme centre névralgique, ont été qualifiées de « peu convaincantes », « floues », voire fabriquées de toutes pièces, y compris par des médias occidentaux comme le Washington Post, CNN et la BBC. Et même si le Hamas y avait construit des tunnels, bombarder un hôpital abritant des patients civils est totalement illégal en vertu du droit international humanitaire, comme l’ont rappelé Human Rights Watch et le New York Times, entre autres.

Nulle part dans la bande de Gaza, on n’est plus désormais en sécurité. Les files de réfugiés en fuite et leurs abris dans le sud ont également été bombardés, sous prétexte qu’ils servent de bouclier humain au Hamas. Le dernier bilan, au 21 novembre, fait état de 13 360 morts.

Dans ce contexte, il est essentiel de rechercher des solutions viables, au-delà d’un cessez-le-feu, sans céder aux émotions ou au désespoir. Ces solutions potentielles seront discutées lors du forum du 26 novembre organisé par la Coalition internationale pour la paix (voir ci-dessus).

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