Dans la gueule du loup, Lula fustige le paradigme néolibéral

Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva était l’un des invités du sommet du G7 cette année, où il a participé le 20 mai au groupe de travail, « Affronter ensemble les multiples crises ». Occasion pour lui de rappeler quelques faits dérangeants sur la crise systémique actuelle et les mesures requises pour en sortir.

Assis entre le président Joe Biden et le Premier ministre canadien Justin Trudeau, il a fustigé le Fonds monétaire international pour avoir ignoré les conséquences de ses politiques d’austérité draconienne sur les pays en développement, tout en déclarant que le système financier mondial doit être « au service de la production, du travail et de l’emploi. Nous ne parviendrons à un véritable développement durable qu’en orientant nos efforts et nos ressources vers l’économie réelle. »

C’est ce qu’on aurait dû faire après la crise de 2009, a-t-il fait remarquer, mais le changement n’a pas suivi. La pauvreté, le chômage, la faim, la dégradation de l’environnement et les pandémies de l’époque actuelle, a-t-il martelé, ne peuvent être combattus que par un État qui encourage « les politiques publiques visant à garantir les droits fondamentaux et le bien-être collectif » de la population.

Quelques heures après cette intervention, Lula a rencontré en privé la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, à qui il aurait fait part de ses critiques du Fonds et de ses effets destructeurs en Argentine et dans d’autres pays en développement. Selon un communiqué du bureau de la présidence brésilienne Planalto, reçu par l’agence de presse argentine Telam, Lula « a également abordé la situation économique de l’Argentine avec la directrice générale du FMI, car il s’agit d’un élément nécessaire à l’équilibre régional de l’Amérique du Sud ».

Après avoir assisté au sommet du G7, Lula a proposé, lors d’une conférence de presse tenue le 22 mai, que la crise ukrainienne soit traitée au sein des Nations unies, de préférence dans le cadre de l’Assemblée générale. Les dirigeants de l’Ukraine et de la Russie devraient y exposer leur point de vue, après quoi les délibérations pourraient commencer en vue de trouver une solution. À plusieurs reprises, Lula, qui entretient de bonnes relations avec les deux pays, s’est proposé comme médiateur dans les négociations.

Print Friendly, PDF & Email