Congrès du PCC : « Le développement de la Chine doit rester entre ses mains »

Le 16 octobre, jour de l’ouverture du XXème congrès du Parti communiste chinois, le président Xi Jinping a prononcé un discours très attendu, passant en revue les réalisations accomplies au cours des cinq années depuis le dernier congrès du parti, et traçant la voie à suivre pour les cinq ans à venir et au-delà. Depuis 2017, les tensions internationales se sont considérablement accrues, parallèlement à la détermination des puissances anglo-américaines d’empêcher la Chine d’accéder au rang de principal producteur industriel mondial. Au début du mois, l’administration Biden avait publié une nouvelle liste de biens technologiques qu’il est interdit aux entreprises américaines ou associées de livrer à la Chine, notamment dans le domaine des semi-conducteurs. Et il y a tout juste une semaine, elle a publié sa stratégie de sécurité nationale, qui définit la Chine comme la principale menace et « le seul concurrent ayant à la fois l’intention et, de plus en plus, la capacité de remodeler l’ordre international ». (La nécessité de contenir « une Russie dangereuse » est mentionnée dans la même phrase.)

Or, les dirigeants chinois n’ont pas l’intention de céder devant de tels obstacles. « Le développement de la Chine doit rester entre ses mains », a déclaré Xi aux 3000 délégués, et suivre la voie tracée, même si elle rencontre en chemin « des mers agitées et même des tempêtes ». Tous les obstacles seront surmontés, a-t-il souligné.

En ce qui concerne le commerce international, la Chine poursuivra l’ouverture de son économie aux investissements étrangers, et il est peu probable, selon Xi, que même des « alliés » de Washington tentent de « se découpler » de la Chine. Sur le plan intérieur, le gouvernement renforce son programme de développement des sciences et des technologies, afin « d’accélérer l’innovation et d’améliorer la répartition des ressources humaines ».

Par ailleurs, les dirigeants chinois continuent d’appeler à la coopération et au dialogue et de rejeter la géopolitique traditionnelle. Ceci a été réitéré le 15 octobre, lors d’une conférence de presse avec le porte-parole du XXème Congrès, Sun Yeli, qui a rejeté le principe selon lequel un conflit entre les États-Unis et la Chine serait inévitable.

« Nous n’avons jamais cru au ‘piège de Thucydide’ », dit-il, en référence à la théorie qui veut que lorsqu’une puissance montante devient suffisamment forte, elle entre inévitablement en conflit avec la grande puissance existante. Nous « nous opposons à la logique selon laquelle un pays fort est voué à rechercher l’hégémonie. Nous ne cherchons pas à intimider les autres, mais nous ne permettrons pas non plus aux autres de nous intimider. »

Dans le cas des États-Unis et de la Chine, a expliqué Sun Yeli, ils ont davantage d’intérêts en commun que divergents, y compris au niveau des relations économiques et commerciales. Les deux nations devraient travailler ensemble à résoudre les problèmes du monde.

Tout en présentant les plans de modernisation de l’armée chinoise et de renforcement de la sécurité, Xi a lui-même souligné que « nous nous opposons à une nouvelle guerre froide, au deux poids deux mesures et à l’ingérence étrangère, mais nous ne poursuivrons jamais l’hégémonie. »

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