Briser le tabou sur les listes noires ukrainiennes et le ciblage d’Helga Zepp-LaRouche

Le 5 novembre, le chef du groupe parlementaire social-démocrate allemand, Rolf Mützenich, s’est insurgé contre son inscription sur la liste de « terroristes de l’information » dressée par le Centre de lutte contre la désinformation (CDD) de Kiev, pour avoir prôné un cessez-le-feu en Ukraine, affirmant qu’il avait reçu des menaces à ce titre (voir AS 45 / 22). L’existence de cette liste était connue du gouvernement, des partis politiques et des médias depuis des mois, mais on avait choisi de ne pas en parler. Les propos de Mützenich ont le mérite de briser ce tabou, du moins en partie.

Cependant, règne toujours le silence radio sur le fait qu’en tête de cette liste du CDD (et en deuxième position sur une liste précédente) figure le nom d’Helga Zepp-LaRouche, identifiée comme la fondatrice de l’Institut Schiller (IS). Et des dizaines d’autres membres et associés de l’IS y apparaissent parmi les personnes accusées de répandre les « récits russes ». Inutile de dire que la sécurité personnelle de tous ceux qui figurent sur les listes du CCD ou de Myrotvorets est compromise.

Malgré ses propres positions très antirusses, le chef du SPD, Lars Klingbeil, a exprimé la « pleine solidarité » du parti avec Mützenich. Lors d’une réunion du groupe parlementaire le 7 novembre, il a précisé que si les deux dirigeants soutiennent l’Ukraine, ils sont également favorables aux « initiatives diplomatiques ». Quant à Mützenich lui-même, un proche du chancelier Scholz, il a réaffirmé le 12 novembre la nécessité de pourparlers pour mettre fin à la guerre : « J’aimerais que l’on parle autant de diplomatie que de livraisons d’armes », a-t-il déclaré.

Le débat encore timide autour de cette question reflète sans doute la réticence grandissante à fournir toujours plus d’aides au régime de Kiev, qui n’est pas aussi « démocratique » qu’on le présente.

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