Appel au chancelier Scholz à favoriser un cessez-le-feu

La base traditionnelle du monde du travail allemand s’est enfin mobilisée pour lancer à Olaf Scholz ce vibrant appel : « Faire la paix ! Un armistice et la sécurité commune maintenant ! » L’initiative de cet appel daté du 31 mars et signé par 100 personnes, revient à l’historien Peter Brandt, le fils de l’ancien chancelier Willy Brandt, qui avait lancé la politique de détente avec Léonid Brejnev dans les années 1970. L’ancien chef du syndicat DGB, Reiner Hoffman, et le président du Bureau international de la Paix, Reiner Braun, l’ont également parrainé. Brandt et Braun étaient parmi les premiers signataires du manifeste pour la paix de Sahra Wagenknecht et Alice Schwarzer (voir AS 9-11/23).

« La guerre est devenue une sanglante guerre de positions qui ne fait que des perdants. Bon nombre de nos concitoyens ne veulent pas d’une spirale de violence sans fin. Au lieu de la domination du militaire, nous avons besoin du langage de la diplomatie et de la paix », lit-on dans leur déclaration. « La paix ne peut être instaurée que sur la base du droit international et avec la Russie »poursuit-elle. Par conséquent, les signataires « encouragent le chancelier fédéral, de concert avec la France, à convaincre le Brésil, la Chine, l’Inde et l’Indonésie en particulier de faire office de médiateurs pour parvenir rapidement à un cessez-le-feu. Il s’agirait d’une étape nécessaire vers la fin des massacres et l’exploration des possibilités de paix. »

L’ambassadeur ukrainien en Allemagne, Oleksii Makeiev, a aussitôt fustigé cette initiative, uniquement destinée, selon lui, à dissimuler les crimes de guerre russes et la responsabilité de Moscou. Le ministre adjoint des Affaires étrangères Andriy Melnyk a été encore moins diplomatique, écrivant à l’attention de Peter Brandt dans un tweet : « Allez au diable avec votre idée sénile d’obtenir un ‘cessez-le-feu rapide’ et de ‘construire la paix uniquement avec la Russie’. »

Dans les rangs de La Gauche, on se mobilise aussi. Le 30 mars, l’un de ses fondateurs, l’actuel député Klaus Ernst, s’en est pris aux dirigeants du parti pour avoir affaibli la gauche avec son « programme vert ». « Je me demande pourquoi la direction du parti ne semble pas s’inquiéter du fait que, alors que nous avions 20 % des travailleurs comme électeurs, nous n’en avons plus que 2 %. (…) Au lieu d’analyser le problème, on demande à Wagenknecht, une dissidente du parti, d’expliquer si elle est en train de fonder son propre parti ou non. Tout cela est absolument incompréhensible et conduit à rapetisser la gauche. »

Ernst a également défendu le rassemblement pour la paix organisé le 25 février à Berlin, reprochant aux dirigeants de son parti de ne pas l’avoir soutenu.

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