A Munich, le peuple ne suit pas ses élites va-t-en guerre

Le rassemblement de plus de 10 000 activistes à Munich, le 18 février, prouve très clairement qu’un mouvement potentiellement puissant contre la guerre est prêt à se mobiliser en Allemagne. Nous attirons en particulier l’attention sur un discours représentatif du sentiment général, celui de Karl Krökel, responsable de l’Initiative des Artisans pour la paix, qui organise depuis l’automne des rassemblements dans les villes d’Allemagne de l’Est. Au moment de la réunification de l’Allemagne en 1989, a-t-il souligné, personne n’aurait imaginé voir aujourd’hui l’Allemagne et l’Europe dans une situation où la mèche vers une troisième guerre mondiale serait allumée.

Juste après la dissolution de l’Union soviétique, Karl Krökel avait personnellement participé à une table ronde économique, dans la région de Dessau, chargée d’élaborer des projets de développement économique. Il décrivit comment les habitants de Dessau avaient récupéré des armes, des munitions, des débris métalliques et de la ferraille pour les fondre afin d’en faire une « cloche de paix » destinée à rappeler à tous à quel point la guerre est terrible. À l’époque, les gens étaient convaincus que la fin de la Guerre froide et le début d’une coopération mutuelle avec la Russie étaient à portée de main. Mais c’était sans compter avec l’expansion de l’OTAN vers l’Est, qui a sapé la sécurité de l’Europe.

Aujourd’hui, fit remarquer Krökel, des villes entières vivent dans le désespoir. Parmi les entreprises particulièrement énergivores, neuf sur dix sont en difficulté, et toutes les sanctions contre la Russie pénalisent lourdement l’économie allemande, y compris à Schwedt, qui abrite la grande raffinerie qui traitait le pétrole importé de Russie. Par ailleurs, Krökel a lancé un appel général à soutenir l’offre du Vatican d’utiliser ses locaux comme lieu de négociations sur l’Ukraine.

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