Le courage de rompre avec la politique de guerre anglo-américaine

« Le monde avait autant besoin de la visite de Nancy Pelosi à Taïwan que de la peste » : c’est en ces termes qu’Helga Zepp-LaRouche a commenté la décision de la présidente de la Chambre des représentants américaine de faire escale le 1er août à Taipei (voir AS 31/22). Avec cette visite hautement médiatisée, les Etats-Unis ont violé de facto leur engagement officiel à respecter la politique d’une seule Chine et accordé leur soutien clair et net aux forces séparatistes de Taïwan, franchissant ainsi la ligne rouge tracée par Beijing et aggravant le danger de guerre mondiale. La provocation est d’autant plus flagrante que Nancy Pelosi n’est pas seulement la cheffe du Congrès, mais occupe aussi la seconde place dans l’ordre de succession présidentielle, après le vice-Président des États-Unis.

Comme on devait s’y attendre, les autorités chinoises ont aussitôt entamé des manœuvres militaires de grande envergure autour de Taïwan et y ont imposé des sanctions économiques qui risquent de faire très mal au niveau des exportations, notamment de semi-conducteurs. En même temps, les échanges diplomatiques et militaires avec Washington ont été partiellement suspendus, notamment sur la sécurité maritime, l’immigration clandestine, le trafic de drogue et le changement climatique.

Suivant l’exemple de Washington, des délégations parlementaires britannique et allemande comptent se rendre très prochainement à Taipei, tandis que la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, soutient totalement la politique de Washington contre la Chine et la Russie. Ce qui a amené l’ambassade de Chine à Berlin à conseiller aux Européens de réfléchir à deux fois avant de soutenir « les actions dangereuses et provocatrices des États-Unis » et « entraîner ainsi le monde dans un marécage d’affrontement ».

Un conseil que les Européens feraient bien de suivre, estimait Helga Zepp-LaRouche dans son article du 6 août, alors que l’Europe se débat dans l’hyperinflation, le chômage de masse et les conflits sociaux et que la famine se propage dans le monde.

C’est pourquoi, poursuit-elle, « il faut lancer un grand débat public pour obliger les ‘élites’ à reconnaître toutes les mauvaises décisions qu’elles ont prises ces dernières décennies et à changer de cap pour protéger l’intérêt général ». C’est l’objectif de la proposition de l’Institut Schiller pour une nouvelle architecture mondiale de sécurité et de développement, qui rejoint des initiatives présentées par le président chinois Xi.

« Reprenant le programme élaboré il y a des années par Lyndon LaRouche, visant à remplacer le système financier transatlantique désespérément en faillite par un nouveau système de Bretton Woods, dans l’objectif prioritaire de mettre fin à la pauvreté sur cette planète, ces propositions qui devraient nous permettre de surmonter la crise, sont déjà sérieusement envisagées aujourd’hui par les nations dans la tradition du Mouvement des non-alignés. Les BRICS, l’Organisation de coopération de Shanghai, l’Union économique eurasiatique, l’ASEAN, l’OCI, l’Union africaine et d’autres organisations du Sud cherchent tous à mettre en œuvre un nouvel ordre économique mondial juste.

« Au lieu de se faire le chihuahua d’attaque pour le gros bouledogue et de contribuer à ce qui pourrait devenir la plus grande catastrophe de l’humanité, dans le vain espoir de contenir la Russie, la Chine et les pays du mouvement des non-alignés, l’Europe devrait revenir à ses meilleures traditions et puiser dans son réservoir d’avancées scientifiques et technologiques afin d’aider à résoudre les gigantesques problèmes du monde. »

Mais pour cela, les citoyens capables de réfléchir par eux-mêmes doivent avoir le courage de dénoncer les récits relayés par les grands médias et les services de renseignement.

L’article d’Helga Zepp-LaRouche est disponible en allemand ici  et en anglais ici.

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