Une députée européenne lettone dans le collimateur de l’OTAN

Les autorités lettones et le Parlement européen ont ouvert une enquête sur Tatjana Zdanoka, l’eurodéputée lettone accusée d’être un agent russe. L’enquête a été motivée par un article publié le 29 janvier sur The Insider, un site anti-Poutine lié à Bellingcat.

Mme Zdanoka est coprésidente de l’Union russe de Lettonie, un parti politique qui lutte pour les droits de l’importante minorité russe vivant dans son pays, qui représente quelque 25 % de la population. Cette minorité est victime d’une discrimination et d’une répression croissantes qu’elle ne cesse de dénoncer. En juillet 2023, elle a fait une présentation à la conférence de l’Institut Schiller à Strasbourg, dans laquelle elle a décrit la russophobie fanatique du gouvernement, qui va jusqu’à dénigrer des auteurs classiques russes, comme Alexandre Pouchkine. Le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, a qualifié l’accusation contre Tatjana Zdanoka de « chasse aux sorcières », digne du maccarthysme aux États-Unis.

Selon The Insider, Mme Zdanoka aurait travaillé pour le service de sécurité russe FSB (ancien KGB), sous la responsabilité de deux officiers : Dmitri Gladey et Serguei Beltyukov. Interrogée par le site, elle a répondu qu’elle n’avait eu que des relations de travail à titre d’eurodéputée avec Gladey, le président de l’Institut international pour le suivi du développement de la démocratie, et qu’elle ne connaissait personne du nom de Beltyukov.

Mme Zdanoka a publié sur FB une déclaration intitulée « Vous ne pourrez pas me faire peur », affirmant que la précipitation avec laquelle The Insider a publié l’attaque contre elle s’explique sans doute par la réunion qu’elle organisait au Parlement le 31 janvier, en mémoire des victimes de l’Holocauste et sur le nouveau danger que représente le fascisme en Europe. Sa représentante, Zhanna Karelina, a déclaré au portail d’information letton Delfi que l’eurodéputée consultait des avocats sur la possibilité d’intenter des actions en justice.