Un expert américain : « Nous sommes sur la voie de la détente »

Ancien analyste de la CIA pendant 27 ans, chargé plus spécialement de la Russie, Ray McGovern a cofondé en 2003 le Veteran Intelligence Professionals for Sanity (VIPS), un groupe de « dissidents » de la communauté du renseignement. Lors d’un webinaire de l’Organisation LaRouche, le 15 janvier, il a donné son sentiment sur l’état des relations russo-américaines et Russie-OTAN, suite aux différentes réunions de haut niveau (cf. SAS 1, 2/22). (La vidéo du webinaire est disponible à https://www.youtube.com/watch?v=Y5STsOxRGoU&t=14s pour le webinaire).

A l’issue des entretiens de Genève des 10 et 11 janvier, McGovern s’est dit convaincu que nous allons vers une diminution des tensions. Vladimir Poutine « a obtenu une concession majeure de la part de M. Biden », qui est la possibilité de « réinventer le traité sur les forces intermédiaires » dont Washington s’est retiré en 2018. Dans le cadre d’un nouveau traité, même si la lettre des revendications russes (aucune expansion de l’OTAN) pourrait être rejetée, leur substance (aucune menace à la sécurité de la Russie) serait acceptée en fixant des limites à l’installation de missiles de frappe en Europe de l’Est.

En outre, lors de son entretien du 30 décembre avec Poutine, Joe Biden a déclaré que Washington n’avait aucune intention de déployer des armes offensives en Ukraine. Le président russe a dû le convaincre qu’il s’agissait d’une « crise de missiles de Cuba à l’envers » et que la Russie y riposterait de la même façon que les Etats-Unis l’avaient fait à l’époque.

Un autre facteur cité par Ray McGovern, ayant probablement amené le Président américain à faire des concessions, c’est le renforcement des relations entre la Russie et la Chine. Entre leur premier sommet du 16 juin et celui du 7 décembre, Poutine a dû faire clairement comprendre à Biden, en gros : « Vous vous êtes complètement trompé sur notre relation avec la Chine, nous sommes très, très proches. » Ce que les présidents Xi Jinping et Poutine ont confirmé sans la moindre ambiguïté lors de leur entretien du 15 décembre.

Evidemment, avertit McGovern, il y a de puissantes forces qui ne veulent pas d’un apaisement des tensions. Elles appartiennent à ce qu’il appelle le MICIMATT (complexe militaro-industriel-Congrès-Renseignement, Médias, Intellectuels, think-tanks), qui inclut certains éléments du gouvernement mais pas la Maison Blanche. « Reste à savoir qui s’imposera dans les semaines à venir – la Maison Blanche ou le MICIMATT ? »

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