Un boom des énergies renouvelables en Allemagne ? Mon oeil…

Le 20 juin, les autorités allemandes ont annoncé fièrement que la puissance solaire installée à la fin du mois de mars avait augmenté de 21 % par rapport à mars 2022. La puissance nominale est ainsi passée de 58 500 à 70 180 MW. Mais puissance nominale n’est pas puissance produite. Cette dernière dépend de si le soleil brille et pour combien de temps. En réalité, plus l’Allemagne recourt aux panneaux solaires pendant la journée, plus elle brûle de combustibles fossiles après le coucher du soleil.

Le professeur italien Franco Battaglia, de l’université de Modène, montre la fraude des énergies renouvelables allemandes dans un article paru dans le quotidien La Verità du 22 juin, sous le titre « L’Allemagne impose des diktats verts, mais consomme plus de gaz et de charbon que jamais ». Au cours des trois dernières années, écrit-il, « l’apport fossile à la production d’électricité est passé de 44 % en 2020 à 51 % en 2022 ». Ce, malgré l’augmentation nominale de la capacité des énergies renouvelables, financée par des milliards d’euros de l’argent des contribuables.

Prenant comme référence la semaine du 20 au 26 avril 2022 (représentative de la moyenne annuelle, étant en période printanière), les données montrent que la demande d’électricité oscille entre un minimum de 40 et un pic de 65 GW. Deux pics se produisent : l’un à midi et l’autre (55 GW) vers 19 heures. Du côté de l’offre, la production photovoltaïque connaît également un pic à midi, mais se retrouve à zéro à 19h. L’énergie éolienne fournit un certain apport, précise le professeur Battaglia, mais ne produit jamais plus de 30 GW, soit la moitié de la demande, et parfois, le vent ne souffle pas du tout. Par exemple, entre le 23 et le 24 avril, l’énergie solaire et l’énergie éolienne combinées étaient proches de zéro, pour une demande entre 40 et 55 GW.

Et c’était une journée de printemps ! « Si nous prenons un jour d’hiver au hasard, disons le 15 décembre… l’électricité produite par les panneaux solaires a été plus ou moins nulle presque toute la journée, à l’exception de quelques heures autour de 13h, où la production a culminé à 7 GW », sur les 66 GW de puissance installée.

« Tout ceci signifie une chose, une seule chose, qu’il est difficile de faire entrer dans les petites têtes des Verts au pouvoir en Allemagne : ils peuvent installer toute l’énergie photovoltaïque qu’ils veulent, mais ils ne pourront fermer aucune centrale à charbon ou à gaz. Qu’ils cessent donc de harceler le monde entier. Reconnaissons-le une fois pour toutes : aucune transition énergétique, telle qu’on nous la présente, ne sera jamais possible. »

Un autre aspect à prendre en compte est que les industries à forte consommation d’énergie en Allemagne ont enregistré une baisse de production de 12,9 % en avril, par rapport à l’année dernière.

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