Stoltenberg admet que l’OTAN a provoqué la guerre en Ukraine

Dans un discours prononcé le 7 septembre devant deux commissions du Parlement européen, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a reconnu publiquement ce qui est parfaitement connu dans les milieux informés : Vladimir Poutine a décidé de lancer son « opération militaire spéciale » en Ukraine afin de bloquer l’expansionnisme de l’OTAN jusqu’aux frontières de la Russie.

Pour citer Stoltenberg : « le président Poutine a déclaré à l’automne 2021, et il a même envoyé un projet de traité qu’il voulait que l’OTAN signe, promettant de renoncer à son élargissement. C’est cela qu’il nous a envoyé. C’était sa condition préalable pour ne pas envahir l’Ukraine. Bien entendu, nous ne l’avons pas signé. C’est le contraire qui s’est produit. »

En effet, Moscou proposait à l’époque que l’Ukraine reste neutre et que l’infrastructure militaire de l’OTAN soit retirée des frontières de la Russie. Mais, ainsi que Stoltenberg s’en est vanté à Strasbourg, l’OTAN a refusé catégoriquement et a poursuivi sa politique expansionniste jusqu’à aujourd’hui.

Sinon, le secrétaire de l’OTAN n’a pas quitté son monde fantaisiste, affirmant que la contre-offensive ukrainienne « gagne du terrain » et que l’armée ukrainienne a désormais « le dessus sur l’armée russe ». Et il s’est félicité, bien sûr, de l’excellente coopération entre l’OTAN et l’Union européenne.

Les dangereux desseins de l’OTAN ont été évoqués lors de la conférence du 9 septembre de l’Institut Schiller par l’Américain Scott Ritter, ancien inspecteur en désarmement de l’ONU en Irak, qui dénonce ouvertement la politique impérialiste des États-Unis.

Pour lui, « avec l’effondrement de l’Union soviétique, l’OTAN a perdu sa raison d’être ». Mais elle n’a pas été dissoute, car « ce n’était pas seulement une alliance militaire, c’était une institution politique (…) étroitement liée à la naissance et à l’expansion de l’Union européenne, et à l’hégémonie américaine. L’OTAN est un tentacule de la sécurité nationale et de la politique étrangère américaine. » Les Américains ont voulu transformer l’OTAN « en une partie intégrante de la panoplie américaine disponible pour projeter leur puissance non seulement au niveau régional, mais aussi mondial ». Après s’être étendue au Moyen-Orient et à l’Afghanistan, a-t-il noté, l’Alliance cherche aujourd’hui à s’implanter dans la région du Pacifique.

Pour Scott Ritter, l’OTAN « ne représente aucunement les préoccupations légitimes de l’Europe en matière de sécurité nationale ». Si c’était le cas, elle ne serait pas impliquée dans le « conflit contre la Russie via l’Ukraine », et n’aurait pas obligé l’Europe à renoncer à l’énergie russe et à détruire sa base industrielle. En outre, les États-Unis ont délibérément créé une division en Europe, comme s’en était réjoui le secrétaire à la Défense de l’époque, Donald Rumsfeld, en courtisant la « nouvelle Europe » (les anciens pays du Pacte de Varsovie) contre la « vieille Europe ».

Selon cet ancien Marine, « l’ère de l’hégémon américain est révolue. La montée en puissance de la multipolarité est une réalité. Il est temps que l’Europe décide si elle veut faire partie d’une équipe gagnante, à savoir la multipolarité, ou si elle veut couler avec le Titanic que représente la singularité américaine. »

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