Les responsables israéliens étaient bel et bien au courant des projets d’attaque du Hamas

Comme le soupçonnaient bon nombre d’observateurs avisés, l’« attaque surprise » déclenchée le 7 octobre par le Hamas n’en était pas vraiment une. Selon le New York Times du 1er décembre, il y a un an, les services de renseignement et de sécurité israéliens avaient eu connaissance d’un document de 40 pages décrivant un plan d’attaque du groupe contre l’État hébreu. Puis, en juillet, des agents des services israéliens avaient été informés d’un exercice militaire mené par le Hamas, dont les grandes lignes se conformaient à l’attaque lancée trois mois plus tard. Ils auraient toutefois jugé le Hamas incapable de mener à bien un tel projet. Le New York Times ne précise pas si cette évaluation avait été communiquée aux plus hautes sphères du gouvernement, notamment au Premier ministre Benjamin Netanyahou.

Cet article est d’autant plus significatif qu’il brise le mur du silence médiatique, parant à toute critique envers l’expédition punitive d’Israël. Sa publication coïncide avec la multiplication des manifestations contre la politique de Netanyahou aux États-Unis et dans le monde entier, y compris en Israël. Il soulève aussi la question de savoir si l’attentat du 7 octobre a servi à justifier la réduction drastique du nombre de Palestiniens dans les territoires occupés, comme on le préconise dans l’entourage du Premier ministre.

La parution de cet article coïncide également avec la fin de la trêve de quelques jours que le gouvernement israélien a refusé de prolonger, malgré les timides objections du président Biden, qui le priait de faire preuve de retenue dans la poursuite du carnage. De même, lorsque le secrétaire d’État américain Tony Blinken a soulevé auprès du cabinet de guerre israélien la nécessité de mieux protéger la population civile, son appel a été rejeté, Netanyahou se vantant de pouvoir dire non à Washington !

Or, nombreux sont ceux qui estiment que seuls les États-Unis ont les moyens et l’influence nécessaire pour arrêter Benjamin Netanyahou. L’opposition grandissante des électeurs américains à l’assaut israélien sera-t-elle assez forte pour pousser Joe Biden à agir, au moment où ses perspectives de réélection paraissent grandement compromises et que la guerre par procuration qu’il mène contre la Russie en Ukraine est de plus en plus contestée ? Dès lors, s’il voulait arrêter la tragédie humaine en cours, il pourrait soutenir une « solution à deux États », appuyée par un plan de reconstruction économique, comme le proposent la Chine et le mouvement international de Lyndon LaRouche.

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