Le retour de flammes de la politique économique « schachtienne » de l’UE

En gelant les actifs liés à la banque centrale russe relevant de leur compétence, les pays membres de l’UE, ainsi que le Royaume-Uni, les États-Unis et le Canada ne laissent à Moscou qu’environ un tiers de ses 630 milliards de dollars de réserves, disponibles sous forme d’or national et de yuan chinois. Si cela laisse à la Russie une certaine marge de manœuvre, ces sanctions constituent indéniablement un acte de guerre.

En même temps, l’UE a accéléré la transition vers une économie littéralement « schachtienne », s’appuyant sur le financement par la banque centrale de dettes improductives et par une baisse drastique du niveau de vie de la population. Cela se voit très clairement dans la volte-face annoncée par le gouvernement allemand : augmentation de plus de 200 % des dépenses militaires (plus fort même que Hjalmar Schacht en 1933-34 !), investissements dans des équipements de regazéification du GNL importé au prix fort et expansion massive des énergies dites renouvelables. Il faut donc s’attendre à une baisse drastique de la productivité assortie d’une hausse de l’inflation.

Cette situation peut facilement échapper à tout contrôle. De même que sa politique énergétique, la guerre financière de l’UE contre la Russie risque fort de se retourner contre elle. Les banques françaises ont 25 milliards d’euros d’investissements en Russie, les banques italiennes autant et les autrichiennes, 17 milliards d’euros. Un actif bancaire étant en même temps un passif de l’autre côté du bilan, la déconnexion des banques russes du système de paiements internationaux SWIFT déclencherait des défauts de paiement en chaîne. Sans parler de mettre en péril le commerce entre les pays de l’UE et la Russie, qui s’élevait à plus de 174 milliards d’euros en 2020. Bref, c’est la stabilité de l’ensemble du système qui est menacée.

Quelle sera alors la réaction des Russes à ces mesures punitives ? Décideront-ils d’arrêter leurs livraisons de gaz ou de blé à l’Europe ? Prendront-ils des mesures asymétriques musclées contre toute « ingérence » dans leur opération militaire en Ukraine ? Quoi qu’il en soit, le fait d’éliminer le cancer financier rongeant l’économie mondiale, en appliquant les « quatre principes » de Lyndon LaRouche, éliminera du même coup une cause potentielle majeure de la Troisième guerre mondiale (voir la première brève ci-dessus).

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