Le Plan Oasis de LaRouche, pour le développement économique du Moyen-Orient

Au lendemain de la signature des accords d’Oslo à la Maison Blanche par les dirigeants israéliens et palestiniens, en 1993, Lyndon LaRouche et ses associés ont appelé les parties concernées et la communauté internationale à mettre en œuvre des projets de développement économique pour soutenir ce processus de paix. LaRouche et l’Executive Intelligence Review (EIR) avaient déjà élaboré le « Plan Oasis », qui comprenait certains aspects économiques de ce qui allait devenir l’Annexe IV de la Déclaration de principes de l’Accord d’Oslo, ainsi que d’autres projets d’eau et d’électricité sur lesquels ils travaillaient depuis près de deux décennies.

Le Plan Oasis visait principalement à résoudre le problème de la pénurie d’eau dans la région en utilisant le procédé de dessalement pour produire une eau douce abondante. Pour ce faire, il prévoyait : 1) la construction de canaux entre la mer Rouge et la mer Morte et entre celle-ci et la Méditerranée pour amener l’eau vers le bassin inférieur de la mer Morte, en utilisant la différence d’élévation pour produire de l’électricité destinée à faire tourner les usines de dessalement ; 2) l’aménagement de complexes nucléaires (« nuplexes ») le long des canaux et sur les rives de la Méditerranée et de la mer Rouge, pouvant fournir de l’électricité en quantités beaucoup plus grandes, à la fois pour le dessalement et pour favoriser un processus d’industrialisation en Israël, dans les territoires palestiniens, en Jordanie, en Syrie, au Liban et en Égypte.

Les nuplexes en question comprendraient une série de quatre réacteurs à haute température à lit de boulets, du type développé à Jülich en Allemagne. Les « nouvelles rivières » ainsi créées contribueraient à reverdir les déserts de la région et favoriseraient le développement agro-industriel de tous les pays environnants. Ainsi que le constatait LaRouche en 1994 : « On ne peut pas satisfaire aux besoins de consommation d’eau d’une population moderne, pour les Palestiniens comme pour les Israéliens, dans les conditions actuelles. S’il y a un conflit pour l’eau, c’est, disons-le franchement, parce que les Israéliens ont utilisé leurs conquêtes pour prendre de l’eau à tout le monde. C’est l’enjeu d’un des conflits avec la Syrie sur la question du Golan (…) et autour du fleuve Litani au Liban. »

Le plan Oasis prévoyait également des infrastructures de transport pour établir une connectivité physique entre toutes les nations de la région, en commençant par relier les territoires palestiniens entre eux par une autoroute entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, ainsi que des autoroutes régionales et des réseaux ferroviaires. Il proposait aussi d’élargir le canal de Suez, avec des zones industrielles le long des deux rives – ce que l’Égypte a réalisé entre-temps.

Depuis 1975, LaRouche faisait valoir que la position géographique de l’Asie du Sud-Ouest, véritable carrefour des civilisations entre l’océan Indien et la Méditerranée et entre l’Europe, l’Asie et l’Afrique, la destinait à devenir une plaque tournante industrielle et logistique.

Utiliser le pétrole et le gaz comme produits de base pour la production industrielle (l’industrie pétrochimique, entre autres), plutôt que de les exporter comme matières premières, devait transformer toute la région sur le plan économique. Cet aspect est devenu depuis un élément clé de l’initiative la Ceinture et la Route proposée par la Chine en 2013. La coopération et les échanges scientifiques, technologiques et culturels constituaient un autre élément clé du processus de transformation que représentait le Plan Oasis.

Si les grandes puissances, telles que les États-Unis, la Chine, la Russie et l’UE, décidaient aujourd’hui de contribuer au développement de la région en tant que pont terrestre entre continents, cela conduirait non seulement à stabiliser toute cette zone, mais aussi à de meilleures relations entre superpuissances.

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