La révolte du Sud planétaire : l’exemple de trois autres pays africains

Il ne s’agit pas de l’habituel stéréotype du putsch fomenté par des militaires corrompus, mais de l’émergence d’un nouveau panafricanisme libéré de la domination des institutions internationales et des anciennes puissances coloniales. En témoigne la participation du président du Burkina Faso, Ibrahim Traore, un ancien capitaine de l’armée, au sommet Russie-Afrique, où il a rencontré le président russe Vladimir Poutine. Par ailleurs, dès son entrée en fonctions, le président burkinabè avait nommé comme Premier ministre Apollinaire de Tambèla, professeur de droit et activiste politique, fervent partisan de Thomas Sankara, l’officier militaire marxiste et panafricain qui gouverna le pays de 1983 jusqu’à son assassinat en 1987.

Chargé de superviser le processus de « refondation de la nation », Tambèla est un ardent défenseur du renforcement de la coopération économique avec Moscou et a appelé à la création d’une banque commune avec la Russie. Pour ses premières visites à l’étranger, il a choisi l’Iran, le Venezuela et le Nicaragua. Il défend également l’idée de la création d’une fédération panafricaine, impliquant dans un premier temps le Burkina Faso, le Mali et la Guinée.

Si elle incluait le Niger, cette fédération formerait une bande de territoire contiguë, s’étendant sur la moitié du continent africain, de la côte atlantique au Tchad, et englobant une population de près de 80 millions de personnes.

Quant au Mali, son président intérimaire Assimi Goita a conduit la délégation de son pays au sommet Russie-Afrique et a rencontré le président Poutine. Son Premier ministre, Choguel Maiga, diplômé de l’Institut des télécommunications de Moscou, s’est montré très favorable à l’élargissement des liens avec la Russie.

Print Friendly, PDF & Email