La Nouvelle banque de développement va « façonner une nouvelle ère pour le développement mondial »

L’importance potentielle de la Nouvelle banque de développement (NBD), fondée par les BRICS en 2014-2015, peut difficilement être surestimée, au moment où le système financier transatlantique et ses institutions ne veulent pas, ou ne peuvent pas, financer le développement et servir l’intérêt général. Cette réalité est de plus en plus évidente pour les pays du Sud.

Depuis sa création, la NBD a accordé, au total, 33 milliards de dollars de prêts pour financer plus de 96 projets dans les cinq pays membres fondateurs des BRICS. Bien qu’utiles, ces sommes restent cependant modestes pour une banque dont le capital initial souscrit s’élève à 50 milliards de dollars. Sa nouvelle dirigeante, l’ancienne présidente brésilienne Dilma Rousseff, souhaite changer cette approche.

Lors de la réunion annuelle du conseil des gouverneurs, qui s’est tenue les 30 et 31 mai à Shanghai sur le thème « Façonner une nouvelle ère pour le développement mondial », elle a fait remarquer qu’en tant qu’ancienne présidente d’un pays en développement, « je connais l’importance des banques multilatérales et, surtout, je connais l’immense défi que représente l’obtention de financements à l’échelle nécessaire pour relever les défis économiques, sociaux, logistiques et environnementaux de ces pays ». La priorité, selon elle, est de permettre des prêts et des échanges en monnaies locales. « Actuellement, les financements en monnaie locale représentent environ 22 % du portefeuille de la Banque, en grande partie grâce à des prêts libellés en renminbi. Pour le cycle stratégique 2022-2026, notre objectif est de faire en sorte que 30 % du volume de financement des projets de la Banque soit libellé dans les monnaies nationales de nos membres. »

Outre les cinq membres des BRICS, le Bangladesh, les Émirats arabes unis et l’Égypte ont rejoint la NBD, et l’Uruguay est sur le point d’y être admis. La réunion de cette année avait pour invité spécial le ministre argentin des Finances, Sergio Massa. Dilma Rousseff l’a surpris en lui annonçant que, lors de sa prochaine réunion, début août, en Afrique du Sud, le conseil des gouverneurs avait décidé de voter sur l’entrée de l’Argentine en tant que nouveau membre de la Banque. Son adhésion sera « proposée et défendue expressément par le Brésil », dont le président Lula da Silva cherche depuis des mois les moyens d’aider l’Argentine à obtenir des fonds pour survivre à sa grave crise financière, et échapper ainsi à l’emprise du Fonds monétaire international.

Sergio Massa a exploré de son côté par quels mécanismes la NBD pourrait accorder des prêts à son pays en tant que non-membre, mais comme l’a souligné Dilma Rousseff, il est plus logique de tenter de faire accepter son adhésion afin d’avoir un meilleur accès au financement potentiel.

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