La curieuse opposition de la France au projet pour le lac Tchad

Un article paru dans le magazine italien de la défense, Analisi Difesa, du 30 août s’intéresse à Transaqua, le grand projet de transfert d’eau depuis le bassin du fleuve Congo jusqu’au Sahel en revitalisant le lac Tchad. La journaliste Francesca Ronchin passe en revue l’histoire du projet jusqu’à ce jour, y compris l’opposition persistante venant de la France, de la Grande-Bretagne et de la Commission européenne.

Elle cite à titre d’exemple un rapport de 2020, financé par des institutions du Commonwealth britannique et du gouvernement français (Soft Power, Discourse Coalitions, and the Proposed Inter-Basin Water Transfer Between Lake Chad and the Congo River), qui va jusqu’à accuser l’Italie d’avoir des « visées néocoloniales » en promouvant le projet. Cette étude, réalisée au Canada, affirme que l’objectif de Transaqua, qui consiste à intégrer la voie fluviale dans un système de transport africain plus vaste, correspondrait aux « rêves expansionnistes antérieurs de l’Italie pour la région du Sahel. Bref, pour l’Italie, un retour glorieux aux ambitions impérialistes du passé ». Ronchin qualifie ce point de vue de « paranoïaque », sachant que même les trois millions d’euros nécessaires pour financer l’étude de faisabilité n’ont toujours pas été trouvés.

Est cité aussi dans l’article l’ancien Premier ministre italien et président de la Commission européenne Romano Prodi, qui trouve « curieuses » les objections de la France, « comme s’il ne fallait pas faire d’interventions infrastructurelles en Afrique ». Après tout, rappelle-t-il, le bassin du lac Tchad couvre un huitième du continent africain.

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