La banque des BRICS travaille à une nouvelle architecture financière

La Nouvelle banque de développement, créée en 2015 par les cinq nations des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), tient sa réunion annuelle du conseil des gouverneurs les 30 et 31 mai à son siège à Shanghai. Il s’agit de la première réunion de ce type présidée par Dilma Rousseff, ancienne présidente du Brésil et proche alliée de Lula da Silva, qui est entrée en fonctions il y a un mois seulement.

L’un des grands sujets à l’ordre du jour est le rôle que doit jouer la NBD dans la conception du nouveau système financier international destiné à remplacer le système transatlantique actuel. Jusqu’à présent, la NBD est tributaire du financement en dollars pour constituer son capital et ses prêts aux pays membres sont libellés dans cette devise. Cela signifie, à titre d’exemple, que le financement de tout nouveau projet en Russie est gelé depuis la mise en place des sanctions occidentales.

Les projets de la NBD ne rassurent pas Wall Street et Londres, comme en témoigne un article du Financial Times du 28 mai, qui fait état d’une adhésion possible de l’Arabie saoudite à la banque. Une déclaration de la NBD communiquée au quotidien de Londres précise qu’« au Moyen-Orient, nous attachons une grande importance au Royaume d’Arabie saoudite et sommes actuellement engagés dans un dialogue de haut niveau avec lui ». Les ressources saoudiennes pourraient accroître considérablement les possibilités de financement de la NDB, notamment si elle abandonne le dollar. Riyad aurait également déposé une demande d’adhésion au groupe des BRICS.

Le Financial Times regrette également que les Saoudiens cherchent à établir des « relations plus étroites » avec la Chine. Il est vrai que l’accord entre Riyad et Téhéran, négocié par Beijing, chamboule sérieusement les projets anglo-américains pour le Moyen-Orient.

Autre problème pour Londres, le conseil d’administration de la NBD doit étudier la demande de Lula de venir en aide à l’Argentine, dont le ministre des Finances est invité à assister aux discussions. Le conseil est composé des ministres des Finances des pays membres, mais il a été annoncé à la fin de la semaine dernière que le Brésilien Fernando Haddad, qui devait jouer un rôle de premier plan dans ces discussions, ne serait pas en mesure d’y assister en personne, bien qu’une participation virtuelle ne soit pas exclue. Il est obligé de rester à Brasilia pour mener avec le parlement de difficiles négociations sur une législation économique nationale.

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