Jacques Cheminade : suite à la défaite de Macron, il faut quitter le commandement intégré de l’OTAN

Les résultats du second tour des législatives en France pourraient bien se traduire par un séisme politique, pouvant mener soit au chaos et à l’ingouvernabilité, soit à un changement positif, à condition que les nouveaux vainqueurs sachent se montrer à la hauteur. Comme le note Jacques Cheminade, le président de Solidarité & Progrès, dans son premier tweet post-électoral : « La défaite d’Emmanuel Macron aux législatives 2022 rend possible pour la France de changer de politique. Le sommet de l’OTAN fin juin à Madrid vise de fait à contrôler l’UE pour en faire une union militaire contre la Russie et la Chine. Constituons un front du refus. »

Le parti d’Emmanuel Macron (Ensemble) a perdu sa majorité absolue à l’Assemblée nationale, en ne remportant que 245 sièges sur un total de 577 (contre 309 sièges en 2017). Par contre, les électeurs ont donné des gains considérables à l’alliance de gauche dirigée par Jean-Luc Mélenchon (NUPES) ainsi qu’au Rassemblement national d’extrême droite de Marine Le Pen, qui se targueront respectivement de 142 et 89 députés. Le Parti républicain (le numéro deux de l’Assemblée actuelle) et le centre-droit ne gardent que 64 sièges. Mais le grand vainqueur est, encore une fois, l’abstention, à 53,7 % %, à quoi s’ajoutent 7,4 % de votes blancs ou nuls.

Vu la fragmentation des groupes parlementaires qui seront formés, les occasions ne manqueront pas de bloquer les politiques et les actions voulues par Emmanuel Macron et le gouvernement, allant jusqu’à l’option de la censure. Cependant, comme le souligne Jacques Cheminade, les bons scores de la NUPES et du RN confirment aussi l’émergence d’un « bloc populaire » qui rejette le programme néolibéral actuel et la politique de guerre. Ainsi, si les dirigeants politiques de ces deux formations décidaient de surmonter leurs différences idéologiques pour défendre un grand dessein pour la France, ils auraient la force de le faire.

En effet, si Emmanuel Macron représente le parti des élites financières transatlantiques, la NUPES et le RN ont tous deux appelé la France à se retirer du commandement intégré de l’OTAN et à mener une politique indépendante vis-à-vis de la Russie, de la Chine, etc. Et tous deux ont fait campagne contre l’austérité et pour la défense du service public. La divergence la plus importante concerne la « transition énergétique », la NUPES militant très largement pour les énergies renouvelables. Or, sur ce point, le président Macron et les autres partis conservateurs sont plutôt pro-nucléaires.

Citons un autre tweet de Jacques Cheminade : « Sortir du commandement intégré de l’OTAN est la priorité absolue car y rester nous mène à la guerre ‘malgré nous’. On mesurera la valeur des élus à l’Assemblée Nationale suivant leur décision. Ceux qui se sont dit pour sont face à leur conscience. »

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