Jacques Cheminade : la France pourrait donner l’exemple

Dans un éditorial rédigé le 18 mai pour le journal Nouvelle Solidarité, Jacques Cheminade s’élève contre ce qu’il appelle l’« entreprise de déshumanisation criminelle » à laquelle on assiste dans le monde aujourd’hui, et propose les grandes lignes d’une alternative (voir http://jacquescheminade.fr/Humanite2172).

« La situation dans les pays les plus démunis, systématiquement soumis à des sanctions par les pays occidentaux, est dramatique. Des êtres humains meurent faute de nourriture et de médicaments ; la Covid-19 tue les vieux, les faibles et les porteurs de comorbidité, c’est-à-dire ceux que les puissants considèrent comme une charge. Les États qui mènent des guerres sous prétexte de la ‘responsabilité de protéger la démocratie’ bafouent le premier des droits de l’homme, qui est de vivre et de manger. Ils exercent partout l’asservissement par la dette, avec au centre de leur dispositif, des banques centrales qui émettent de la monnaie et mettent les économies sous contrôle d’algorithmes. Ils créent ainsi une économie de marché sans marché, car le marché est transformé en dictature financière et numérique. (…) »

« Un enlisement hors du réel est ainsi progressivement créé par le contrôle de l’environnement. Dans le cas extrême du conflit israélo-palestinien, on réduit au choc d’images ce qui est une politique d’occupation financière et militaire ayant fait de Gaza une prison à ciel ouvert. Presque personne ne situe ce conflit au sein de la politique de guerre permanente, menée par les États-Unis depuis la guerre du Vietnam. On met au même niveau des crimes de guerre commis contre des populations civiles, qui sont sans commune mesure : 200 tués et 1300 blessés côté palestinien, au moment où j’écris ces lignes, contre 10 morts et quelques centaines de blessés israéliens. Presque personne ne dénonce les racines britanniques du financement et de la manipulation du terrorisme. (…) »

« Que faire ? Se réfugier derrière une ligne Maginot politique ou s’en tenir à dénoncer les atteintes à notre liberté et à notre souveraineté n’apporte aucune solution. Nous devons changer de manière de penser. En se battant pour mettre en place, partout dans le monde, un système de santé publique, basé sur la prévention et la guérison. En se battant pour une sécurité alimentaire pour tous. En se mobilisant contre ces trains fous qui nous mènent au désastre : sortir de l’Union européenne, de l’euro et de l’OTAN pour redonner priorité à la civilisation européenne, basée sur des coopérations renforcées entre nations souveraines. »

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